La prévention de la carence en fer et de l’anémie est un enjeu majeur pour la sécurité des donneurs. L’étude Ferridon a identifié 4 groupes à risque de carence chez qui le dosage de la ferritine et l’espacement des dons doivent prévenir l’anémie et la perte de dons. L’objectif était d’en estimer l’impact sur les carences et anémies et sur le nombre de dons de sang total en France.

Modèle dynamique de simulation à événements discrets comparant 2 scénarios : situation actuelle sans dosage et situation avec dosage de la ferritine, comptabilisant les retours, les carences et les anémies avec ajournement de 6 mois après carence (<26ng/ml) ou anémie, selon des hypothèses fondées sur la littérature et les données de Ferridon, pour un démarrage cadencé (toutes les 4 sem) entre groupes.

Avec un ajournement de 6 mois, les carences en fer et anémies évitées chaque année étaient respectivement : 19 645 et 1945 à 1 an ; 72 695 et 12 738 à 2 ans ; 78 371 et 17 883 à 3 ans ; 83 809 et 20 414 à 4 ans ; 85502 et 22 154 à 5 ans. Avec une hypothèse de 50 % des donneurs carencés supplémentés en fer, les bénéfices passaient à 21 326 et 2012 à 1 an ; 84 301 et 12 854 à 2 ans ; 91 492 et 17 913 à 3 ans ; 95 232 et 20 969 à 4 ans ; 98 140 et 22 316 à 5 ans. La perte de dons était significative (entre 2 et 3 % par an) avec un maximum à 2 ans (70 808 ou 63 030 dons, avec ou sans supplémentation, respectivement), et sans amortissement des retours aux dons perdus sur une projection à 5 ans. L’abaissement du seuil d’intervention à 15ng/ml atténuait la perte de dons, avec un taux d’anémie évitée similaire, mais ne prévenait que 50 à 60 % des carences comparativement à un seuil à 26ng/ml