Existe-t-il une adaptation du traitement du pti en fonction de l’âge du patient en vie réelle? Étude observationnelle multicentrique comparant les sujets de plus de 65 ans aux moins de 65 ans (étude THERAPTI) - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
Le PTI est une maladie auto-immune entraînant la destruction des plaquettes. Il s’agit d’une pathologie présentant deux pics d’incidence, l’un chez l’enfant et l’autre chez les patients de plus de 60 ans [1 ]. À ce jour, il n’existe pas de recommandations spécifiques pour la prise en charge du PTI chez le sujet âgé, même si certaines études proposent des avis d’experts [2 ]. Néanmoins, on pourrait penser que les patients sont traités différemment en fonction de leur âge, en raison des complications attendues et de moins bonnes réponses.
L’objectif principal de cette étude est de comparer la fréquence d’utilisation des différents traitements dans le PTI, en fonction de l’âge des patients (plus ou moins de 65 ans). Les objectifs secondaires sont de comparer la réponse aux différents traitements en fonction de l’âge; le nombre de rechutes et le nombre de lignes de traitement de fond; l’utilisation et la réponse aux traitements chez les patients de plus de 80 ans; la fréquence des effets indésirables menant à l’arrêt du traitement.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, multicentrique réalisée sur 2 CHU et 1 CHG incluant tous les patients majeurs hospitalisés avec un diagnostic de PTI posé entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2018 et ayant reçu au moins une ligne de traitement.
Résultats |
Deux-cent-quatre patients ont été inclus, dont 113 de moins de 65 ans (55 %) et 91 de plus de 65 ans (45 %). Quatre-vingt-quatorze pourcents des patients ont reçu au moins une corticothérapie, sans différence selon l’âge (96 % vs 91 %, p 0,2). Il n’existait pas de différence dans l’utilisation des agoTPO (37 %), du rituximab (31 %), de la dapsone (32 %) ou de la splénectomie (10 %) chez les patients de plus ou moins de 65 ans. Si l’on compare trois groupes (<65 ans, 65–80 ans et >80 ans), les patients de plus de 80 ans ont moins souvent été traités par rituximab (11 % vs 32 %, p<0,001), et aucun patient n’a été splénectomisé. Les résultats ne montrent aucune différence sur la réponse aux différents traitements (prednisone p=0, 62, agoTPO p=0,38, rituximab p=0,78, dapsone p=0,62, splénectomie p=1, hydroxychloroquine p=0,13) en fonction de l’âge. Nous n’avons pas mis en évidence de différence sur les pourcentages de rechutes, ou le nombre de ligne de traitements chez les plus ou moins de 65 ans, mais les patients de 65 à 80 ans reçoivent plus de lignes de traitement en moyenne (2,5 lignes de traitement vs 2,85 vs 1,92, p 0,045) et sont plus souvent hospitalisés (1,83 séjours vs 2,31 vs 1,69, p 0,046). Concernant les effets secondaires, il existait plus d’intolérances nécessitant l’arrêt de la dapsone dans le groupe moins de 65 ans (41 % vs 17 %, p 0,049).
Discussion |
Les résultats ne montrent pas de différence sur l’efficacité des traitements selon l’âge, ce qui est cohérent avec les études antérieures qui incluaient des sujets âgés. Néanmoins, chez les patients de plus de 80 ans, les praticiens semblent préférer les traitements les moins invasifs, bien qu’il n’existe pas de différence sur la réponse obtenue dans cette étude. On s’étonne de ne pas montrer de différence dans l’utilisation des agoTPO, qui, selon certaines études récentes [3 ] sont utilisés en priorité chez le sujet âgé. Il existe probablement un biais lié aux dates d’inclusion dans cette étude, les agoTPO ayant obtenus l’AMM en 2007 et 2008. Les intolérances à la dapsone sont habituellement plus fréquentes chez les sujets âgés, même si les études sont peu nombreuses sur cette molécule ancienne.
Conclusion |
Il n’existe pas de différence sur l’utilisation ou l’efficacité des traitements selon l’âge des patients, mais une réserve sur la splénectomie et le rituximab chez les sujets très âgés. Plus que l’âge, ce sont les comorbidités et l’état général qui doivent guider la thérapeutique.
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Vol 42 - N° S2
P. A308-A309 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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