Utilisation de l’azacitidine dans le VEXAS chez des patients porteurs d’un syndrome myélodysplasique : données du registre Français VEXAS - 24/11/21

GFM
VEXAS study group
Minhemon
Résumé |
Introduction |
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) peuvent s’associer à des manifestations dysimmunes dont le traitement repose habituellement sur les corticoïdes ou les biothérapies. L’azacitidine (AZA), traitement de référence des SMD avancés (haut-risque) semble être efficace sur ces manifestations « paranéoplasiques ».
Le VEXAS (Vacuoles, E1 Enzyme, X-linked, Autoinflammatory, Somatic syndrome) est un nouveau syndrome auto-inflammatoire monogénique causé par une mutation somatique de UBA1 et dont la prise en charge thérapeutique semble difficile. Les premières séries montrent une association fréquente avec les SMD.
Sur la base d’un registre national français de 116 patients atteints de VEXAS, nous rapportons l’efficacité et la sécurité d’un traitement par azacitidine chez 11 patients VEXAS atteints de SMD.
Patients et méthodes |
Nous avons collectés les données des patients porteur de SMD (selon la classification OMS 2016) ayant reçu au moins 1 cycle d’AZA (5 ou 7 jours). Une réponse majeure de la manifestation inflammatoire à était défini par une réduction de la posologie de corticoïde d’au moins 50 % et pour une dose quotidienne<10mg/j pendant au moins un mois ; une réponse mineure par une réduction de la dose d’au moins 50 % mais avec une posologie quotidienne>10mg/j pendant au moins un mois.
Résultats |
Nous avons identifié dans le registre 58 patients porteur d’un SMD (50 %) dont 11 ayant reçus au moins un cycle d’AZA pour une manifestation inflammatoire.
Il s’agissait d’hommes (100 %) d’âge médian de 64 ans (min–max 54–73). La classification OMS du SMD était : SMD-MLD (n=6) SMD-SLD (n=1), SMD-EB1 (n=4). Le délai médian entre le diagnostic de SMD et le début de l’AZA était de 8 mois (min–max 0–88).
Le phénotype du VEXAS incluait principalement une atteinte cutanée (100 %), de la fièvre ou une altération de l’état général (91 %).
Tous, sauf un, étaient dépendant le cortisone à l’initiation de l’AZA et ils avaient reçus une médiane d’un immunosuppresseur en plus de la cortisone (min–max 0–6). Les patients avaient reçus une médiane de 11 cures d’AZA (min–max 2–35) avec un suivi médian de 32 mois (min–max 12–75). Cinq (46 %) patients ont arrêté l’AZA avant la fin du suivi (après 2 à 10 cycles) pour échec (n=4) ou réponse persistante après 6 cycles (n=1).
Cinq (46 %) patients ont obtenu une réponse, dont 2 réponses majeures et 3 mineurs, alors que 6 patients n’ont pas répondu à l’AZA. La meilleure réponse était observé après 4 cycles (n=4) ou 6 cycles (n=1). Parmi les répondeurs, la cortisone a pu être arrêtée chez un patient. Les durées de réponses étaient de 6, 8+, 12, 21, 27+ mois. Trois des 5 répondeurs ont reçus par la suite un autre immunosuppresseur. Concernant la réponse sur le SMD, 3 des 10 patients anémiques ont obtenu une réponse érythroïde alors que 2 des 5 patient thrombopéniques ont obtenu une réponse plaquettaire (critères IWG 2006 criteria). Deux patients ont présenté un événementiel indésirable grave Durant le traitement par AZA : une pneumocystose, et une colite sévère associée à une pneumopathie bactérienne.
Conclusion |
Nos résultats suggèrent malgré le faible effectif une efficacité de l’AZA sur les symptômes du VEXAS chez un peu moins de 50 % des patients, permettant une diminution voir un arrêt de la corticothérapie. L’AZA permet, dans les même proportions d’obtenir une réponse hématologique est peut être une option intéressante en cas de cytopénies associées. Une étude prospective avec plus de patients est cependant nécessaire pour confirmer cette impression.
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Vol 42 - N° S2
P. A298 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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