Performances de l’IRM musculaire pour le diagnostic des myopathies auto-immunes : étude prospective multicentrique (DARWIM) - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
Les signes musculosquelettiques périphériques sont un motif fréquent de consultation. Si les myopathies auto-immunes (MAI) sont des pathologies rares, leur diagnostic a d’importantes implications pronostiques et thérapeutiques. Les MAI sont des pathologies hétérogènes caractérisées par une atteinte musculaire dont le diagnostic repose sur la biopsie musculaire (gold standard). Les anticorps spécifiques des myosites ont aussi un rôle déterminant pour le diagnostic mais 30–40 % des MAI sont séronégatives.
L’apport diagnostique d’autres outils non-invasifs reste mal évalué. C’est le cas de l’IRM musculaire alors qu’il est largement utilisé en routine.
Objectif |
Déterminer la valeur diagnostique de l’IRM musculaire.
Patients et méthodes |
Étude prospective multicentrique incluant des patients adultes présentant soit (i) un déficit moteur proximal avec élévation des enzymes créatine kinase ou avec des anticorps spécifiques de myosites soit (ii) un érythème suggérant une dermatomyosite et (iii) évoluant depuis moins de 3 ans. Les résultats de l’IRM musculaire des 4 membres (proximal et distal) et des 2 ceintures ont été comparés à ceux de la biopsie musculaire. Les 2 procédures ont été analysées en aveugle par 2 paires d’experts. La myosite a été définie clinico-histologiquement selon les critères ENMC. L’IRM était considérée positive s’il existait des hypersignaux T2 STIR dans au moins 2 groupes musculaires symétriquement.
Résultats |
Cent quarante-trois patients ont été inclus et 25 exclus (inclusions à tort : n=12 ; biopsie non réalisée : n=5 ; IRM incomplète : n=8). Les patients (n=118 ; femme : 56,8 %) avaient un âge moyen de 52 [38–63] ans. Le déficit moteur était côté à 4 [3–4] sur l’échelle MRC 5 et le taux de créatine kinase était 1456 [593–5756] UI/L. Des signes cutanés étaient présents chez 51 (43,2 %) patients, et 39 (33,3 %) avaient des signes articulaires. Quarante-trois (36,4 %) patients présentaient des anticorps spécifiques des myosites.
Chez 79 (66,9 %) patients le diagnostic de myosite a été retenu. Trente-trois (28 %) patients étaient classés dermatomyosites, 20 (16,9 %) myopathies nécrosantes auto-immunes, 18 (15,3 %) polymyosite, 6 (5,1 %) myosites à inclusions, et 2 (1,7 %) myosites non spécifique.
L’IRM musculaire était positive chez 70 (59,3 %) patients, 63 (79,7 %) patients dans le groupe myosite et 7 (17,9 %) dans le groupe sans myosite. À noter que 75 et 86 patients présentaient au moins un hypersignal T2 selon le radiologue 1 et 2 respectivement.
L’IRM musculaire a une sensibilité 79,7 % [69,2–88,0] et une spécificité de 82,1 % [66,5–92,5] pour le diagnostic de myosite. La valeur prédictive positive est de 90 % [80,5–95,9], la valeur prédictive négative est 66,7 % [51,6–79,6].
Le coefficient k de concordance pour l’IRM est de 0,79 [0,67–0,90] pour les membres supérieurs et 0,79 [0,66–0,88] pour les membres inférieurs. Le coefficient k de concordance pour le diagnostic de myosite histologique est de 0,77 [0,59–0,88].
Conclusion |
Cette étude prospective unique montre que l’IRM musculaire est un examen performant pour le diagnostic de myopathie auto-immune mais dont le résultat doit être interprété avec les données clinicobiologiques pour limiter le risque de diagnostic erroné.
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Vol 42 - N° S2
P. A266 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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