Précision diagnostique de l’électroneuromyogramme dans les myosites - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
La biopsie du muscle squelettique est le gold standard pour le diagnostic des myopathies inflammatoires idiopathiques (MII). Les anticorps spécifiques de myosite sont des biomarqueurs diagnostiques mais ne sont présents que dans 60 à 70 % des cas. Une autre procédure non-invasive, l’électromyogramme (EMG), peut être utile pour le diagnostic des myosites. Bien qu’il soit réalisé pour cette indication depuis des décennies la performance diagnostique de l’EMG est méconnue.
Notre objectif principal était de définir la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positives et négatives de l’EMG pour le diagnostic des MII. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les facteurs associés à un EMG négatif lorsque la biopsie était positive ainsi que d’évaluer les corrélations anatomo-électriques.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique entre janvier 2018 et octobre 2020. Nous avons sélectionné tous les patients consécutifs avec suspicion de MII adressés pour biopsie musculaire. Les patients étaient inclus si un EMG avait été réalisé dans notre service le mois précédent la biopsie musculaire.
Le diagnostic de MII reposait sur les critères anatomocliniques (ENMC). Les patients étaient classés en dermatomyosite (DM), syndrome des anti-synthétases (ASyS), myosite de chevauchement (OM), myopathie nécrosante auto-immune (MNAI), myosite à d’inclusion (MI) et myosite induite par les inhibiteurs du checkpoint immunitaire (ICI).
Résultats |
Deux cent trente et un patients ont été examinés et 182 patients ont été inclus. Les patients avaient 57,8±15,8 ans et 62,6 % étaient des femmes. L’EMG était myogène dans 74,1 % des cas. Le diagnostic de MII a été retenu dans 86,2 % des cas.
La sensibilité de l’EMG était de 82,2 %, avec une spécificité de 76 %. Le rapport de vraisemblance positif était de 3,4. La valeur prédictive positive était de 95,6 % et la valeur prédictive négative de 40,4 %.
La performance de l’EMG dépendait du type de MII. La sensibilité était élevée (>85 %) pour les DM (90 %), ASyS (93,8 %), MNAI (95 %), MI (85,2 %) et OM (85,1 %) mais plus faible dans la myosite-ICI (29,4 %) (p<0,0001). Les facteurs associés à un EMG faussement négatif (n=28) étaient l’exposition à la corticothérapie avant l’EMG (21,7 % vs 46,4 % p=0,01) et l’absence d’anticorps spécifiques de myosite (68 % vs 88,9 % p=0,03). Il y avait plus souvent une activité de repos à la détection dans le groupe des MNAI (n=15/68 dans le groupe avec activité spontané vs 4/62 dans le groupe sans activité spontané; p=0,0134); cette dernière étant associée à la nécrose (66/68 vs 50/62; p=0,0035) mais non à l’inflammation (56/68 vs 50/62; p=0,8247).
Conclusion |
L’EMG est sensible et spécifique pour le diagnostic de l’IIM mais sa précision diminue avec l’utilisation de corticoïdes. La sensibilité semble moins bonne pour les myosites associées aux ICI et la biopsie musculaire reste nécessaire dans cette indication.
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Vol 42 - N° S2
P. A265-A266 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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