Saisonnalité des dermohypodermites bactériennes non nécrosante en milieu tropical ? Étude épidémiologique en Guyane - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
L’objectif principal de notre étude était de décrire le profil clinique et microbiologique des DHBNN hospitalisées au CH de Cayenne. L’objectif secondaire était d’identifier une éventuelle saisonnalité.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique et observationnelle sur les patients hospitalisés pour une DHBNN dans les services de dermatologie et d’infectiologie à l’hôpital de Cayenne sur une période de 11 ans. Étaient exclus les évolutions nécrosantes, les infections sur pied diabétiques ainsi que les associations à des infections profondes. Pour chaque patient été recueillis les données cliniques et sociodémographiques ainsi que les résultats microbiologiques (hémocultures, prélèvement d’abcès et de phlyctènes). Concernant l’étude de la saisonnalité, nous avons défini deux périodes une période « humide » correspondant au 3 mois les plus pluvieux (avril-mai-juin) et une période « sèche » correspondant au 3 mois les plus secs (août-septembre-octobre) selon les données météorologiques recueillies par Météo-France sur l’île de Cayenne (Cayenne, Remire-Montjoly et Matoury). L’analyse statistique des variables quantitatives a été réalisée par un Test de U de Mann-Whitney.
Résultats |
Un total de 372 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 60,0±18,5 ans et 215 (57,8 %) étaient des hommes. 109 (29,3 %) patients étaient atteints d’obésité, 94 (25,3 %) étaient diabétiques, 37 (9,9 %) étaient immunodéprimés et 18 (4,8 %). Trois cent quarante-trois (92,2 %) étaient des DHBNN localisées aux membres inférieurs, 20 (5,4 %) aux membres supérieurs. Quatre-vingt-six (23,1 %) avaient des complications locales (65 (17,5 %) phlyctènes, 18 (4,8 %) abcès. L’ensemble des caractéristiques cliniques a été résumé. Concernant les prélèvements microbiologiques, 13 (3,8 %) patients avaient des hémocultures positives (4 à S. pyogenes, 7 à un autre streptocoque β hémolytique et 2 à S. aureus). Neuf (2,4 %) patients avaient une culture d’abcès positive (dont 6 mono-microbiennes 3 à S. pyogenes, 3 à S. aureus et 3 poly-microbiennes dont 2 associations S. aureus et S. pyogenes). Quinze (4,0 %) patients avaient une culture positive de phlyctènes (dont 7 mono-microbiennes 2 à S. aureus, 1 à S. pyogenes, 1 à V. vulnificus, 3 à entérobactéries et 8 poly-microbiennes (>3germes). Il existait une saisonnalité en faveur de la période sèche avec 2 fois plus de patients hospitalisés (125 vs 71, p=0,0004)
Discussion |
Le profil clinique des DHBNN hospitalisées au CH de Cayenne était similaire aux régions non tropicales à l’exception d’une prédominance masculine. Les germes impliqués étaient majoritairement des streptocoques β hémolytiques et le Staphylococcus aureus. Il existait une saisonnalité avec 2 fois plus de patients hospitalisés en période sèche comparativement à la période humide.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermohypodermite bactérienne non nécrosante, Épidemiologie, Saisonnalité
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A83 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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