Enquête de pratiques concernant la gestion des biothérapies dans le traitement du psoriasis avant, pendant et après la grossesse - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La gestion des biothérapies dans le traitement du psoriasis au cours de la grossesse a été peu étudiée alors qu’elle concerne un nombre important de patientes. Les recommandations françaises préconisent d’arrêter le traitement entre 3 et 24 semaines avant la conception en fonction des biothérapies, conformément aux résumés des caractéristiques des produits (RCP). Nous avons voulu évaluer l’adhérence des praticiens aux recommandations ainsi que leur attitude concernant les traitements par biothérapie au cours de la grossesse.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude observationnelle, rétrospective, multicentrique menée en collaboration avec le GRPso et Resopso. Le questionnaire rempli par les dermatologues comprenait deux parties : la première recensait les informations générales sur les praticiens et leur expérience concernant la prise en charge du psoriasis, la seconde partie se focalisait sur les préconisations concernant l’utilisation des biothérapies dans le cadre de la grossesse et le niveau de confiance en ces dernières.
Résultats |
Au total, 60 dermatologues (femmes : 72 % ; âge moyen : 43,5 ans) ont participé à cette enquête, avec une pratique à majorité hospitalière (91 %) ; 40 % des praticiens avaient moins de 50 patients sous biothérapie pour traitement du psoriasis et 30 % plus de 200. La durée d’expérience était de moins de 5 ans pour 27 % des praticiens, et plus de 10 pour 44 % d’entre eux ; 85 % avaient moins de 5 patientes ayant débuté une grossesse sous biothérapie. Les recommandations étaient suivies par 38,3 % des praticiens ; 43 % recommandaient de stopper la biothérapie dès la grossesse connue et 21,7 % de la poursuivre pendant la grossesse. Parmi les dermatologues ayant une patientèle>200, 19 % préconisaient de suivre les RCP contre 51,9 % pour les praticiens avec moins de 50 patientes. L’âge moyen parmi les dermatologues qui suivaient les RCP était de 40,8 ans contre 47,1 pour ceux qui ne les suivaient pas. Le niveau de confiance en général concernant l’utilisation des biothérapies pendant la grossesse était en moyenne de 6,2/10, et par biothérapie : 6,2/10 pour l’étanercept, 8,2/10 pour le certolizumab, 5/10 pour l’ustékinumab, 5,8/10 pour l’adalimumab, 5,4/10 pour l’infliximab, 3,7/10 pour le brodalumab, 3,7/10 pour le guselkumab, 3,8/10 pour le risankizumab, 3,7/10 pour l’ixékizumab et 3,8/10 pour le sécukinumab.
Discussion |
En pratique, la majorité des praticiens ne suit pas les recommandations d’arrêter la biothérapie avant la conception. Il semble intéressant de réévaluer ces recommandations, avec un arrêt à l’annonce ou pendant la grossesse, d’autant plus que les praticiens ayant le plus d’expérience semblent confiants concernant l’utilisation des biothérapies pendant la grossesse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biothérapie, Grossesse, Psoriasis
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A80 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?