La localisation de la première lésion d’hidradénite suppurée suggère les facteurs physiopathologiques en jeu et prédit l’évolution de la maladie - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Plusieurs études ont tenté, dans l’hidradénite suppurée (HS), d’établir des corrélations entre certaines caractéristiques cliniques et des mécanismes physiopathologiques ou un pronostic évolutif. Leurs résultats sont probablement biaisés car ces cohortes, hétérogènes, incluent des patients nouvellement atteints et des patients dont la maladie évolue parfois depuis de nombreuses années. Peu de données existent sur l’analyse de telles corrélations à partir des premiers symptômes de la maladie.
Matériel et méthodes |
Cette étude monocentrique a inclus 1653 patients pour lesquels le 1er site atteint était connu. Des analyses par régression logistique multivariée ont été réalisées site par site pour identifier les caractéristiques cliniques spécifiquement associées.
Résultats |
Le sexe, l’IMC, l’âge de début et le tabac sont apparus comme des prédicteurs indépendants de la localisation de la 1re lésion d’HS. Ni l’histoire familiale d’HS ni l’existence d’un état inflammatoire latent n’étaient prédicteurs. La localisation de la 1re lésion ne prédisait pas l’importance de la détérioration de la qualité de vie (DLQI, douleur) ni le délai diagnostique. Elle était en revanche significativement corrélée aux autres localisations secondairement intéressées par la maladie. Par exemple, lorsque la 1re localisation était la face interne de cuisse, le risque de développer une lésion inguinale ou interfessière était réduit alors qu’il était augmenté pour les futures localisations mammaires (p≤0,011). De la même façon, une 1re localisation interfessière était prédictive d’un risque accru de lésions ano-génitales. La sévérité de la maladie était également impactée par la localisation de la 1re lésion : le risque de développer des fistules (passer d’un stade I à un stade II ou III de Hurley) était augmenté quand la 1re lésion était axillaire ou interfessière et réduit pour les régions inguinales et anales. Le risque de développer un stade III était augmenté quand la 1re lésion était interfessière et diminué pour les premières lesions des plis inguinaux ou des faces internes de cuisse. Des corrélations significatives ont été identifiées entre la localisation de la 1re lésion et le nombre de sites secondairement atteints.
Discussion |
Nos résultats suggèrent que certaines localisations initiales d’HS sont spécifiquement associées à des caractéristiques endogènes (sexe, IMC, âge de survenue) ou exogènes (tabac) du patient soulignant que la façon dont la maladie démarre est liée à la prédominance de certains facteurs physiopathologiques par rapport à d’autres. En miroir, certaines premières localisations sont alors prédictives du cours évolutif de la maladie en étant associées ou non à la localisation, le nombre et la sévérité des lésions à venir. Il reste à déterminer si des choix thérapeutiques peuvent alors être basés sur ces constatations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Verneuil
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A79 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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