Pustulose palmoplantaire et acrodermatite continue de Hallopeau : étude comparative à partir d’une cohorte multicentrique - 20/11/21
et
Groupe de recherche sur le psoriasis GRPso
Résumé |
Introduction |
Le psoriasis pustuleux acral comporte deux entités: la pustulose palmoplantaire (PPP) et l’acrodermatite continue de Hallopeau (ACH), dont les profils de réponse aux biologiques sont distincts. Aucune étude à ce jour n’a comparé les caractéristiques cliniques et épidémiologiques entre ces deux entités. Le but de cette étude était de réaliser une description comparative des caractéristiques de la PPP et de l’ACH.
Matériel et méthodes |
Cohorte nationale rétrospective multicentrique comparant les données épidémiologiques, les comorbidités et les caractéristiques du psoriasis entre les patients présentant une PPP et une ACH. Les patients étaient inclus s’ils présentaient un diagnostic de PPP ou ACH certifié par un dermatologue, selon les critères ERASPEN. Les patients présentant un psoriasis pustuleux paradoxal étaient exclus. Les données suivantes étaient collectées à l’inclusion : données démographiques, type de psoriasis pustuleux acral, âge de début, comorbidités, association éventuelle avec un autre type de psoriasis ou une atteinte rhumatismale, Psoriasis Area Severity Index (PASI) et surface cutanée atteinte (SCA). Les données sont présentées par leur médiane(1er–3e interquartile) et donnée numérique (%).
Résultats |
Au total, 234 patients ont été inclus : 203 PPP (87 %), 18 ACH (8 %) et 13 avec une forme mixte (6 %), selon les critères ERASPEN. Comparativement aux ACH, le PPP était associé au sexe féminin (71,4 % vs 38,8 %, p=0,01), au tabagisme (73,4 % vs 44,4 %, p=0,02) et un index de masse corporelle médian plus élevé : 25,2 (22,4–31,2) kg/m2 vs. 23,6 (21,0–25,3) kg/m2, p=0,05). Le PPP était significativement associé aux antécédents familiaux de psoriasis comparativement à l’ACH (20,2 % vs 0 %, p=0,03). L’âge de début de la maladie palmoplantaire était proche entre le PPP et l’ACH, 44(32–52) et 48(30–65) ans respectivement. L’atteinte rhumatismale périphérique était significativement associée avec l’ACH (27,8 % vs 6,4 %, p<0,01). Alors que l’association avec un autre type de psoriasis était proche dans les 2 groupes (57,6 % et 61,1 % pour le PPP et l’ACH respectivement), le psoriasis tendait à être plus sévère dans l’ACH sur le PASI et la SCA comparativement au PPP (respectivement 11,5 (8,25–14,75) vs 6 (4,2–15,2), p=0,61 ; et 5 (4,25–8,75) vs 3 (1,5–10)).
Discussion |
Il s’agit de la première étude comparant les caractéristiques entre PPP et ACH dans une large cohorte multicentrique. Notre étude confirme la prédominance féminine et la forte prévalence du tabagisme et du surpoids dans le PPP, mais montre un profil d’association en tous points différents pour l’ACH, avec par ailleurs une association forte au rhumatisme psoriasique, pouvant expliquer des réponses thérapeutiques différentes. Une meilleure connaissance des bases immunogénétiques de chacune de ces deux entités est nécessaire afin de mieux les caractériser dans l’objectif d’une médecine de précision.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acrodermatite continue de Hallopeau, Groupe de recherche sur le psoriasis, Psoriasis pustuleux acral, Pustulose palmoplantaire
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A76 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?