Risque de maladie inflammatoire chronique de l’intestin chez les patients atteints de psoriasis, rhumatisme psoriasique ou spondylarthrite ankylosante et débutant un anti-interleukine 17 - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le psoriasis (PsO), le rhumatisme psoriasique (PsA) et la spondylarthrite ankylosante (AS) sont associés à un surrisque de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Lors des essais cliniques évaluant l’efficacité des anti-IL17 dans le PsO/PsA/AS, des cas d’aggravation ou des MICI de novo ont été rapportés. L’objectif de l’étude a été d’estimer le risque de MICI en vie réelle des patients atteints de PsO/PsA/AS, débutant un traitement anti-IL17 par rapport à :
– ceux débutant l’aprémilast et ;
– ceux débutant l’étanercept.
Matériel et méthodes |
L’étude de cohorte exposés/non exposés a été réalisée à partir des données de remboursement et d’hospitalisation du Système national des données de santé (SNDS). Tous les adultes PsO/PsA/AS, nouveaux utilisateurs d’anti-IL17 entre 2016 et 2019 étaient inclus. Les nouveaux utilisateurs d’(i) aprémilast et (ii) étanercept étaient les 2 populations « non exposés ». La date de point était le 30 septembre 2019. Les patients prévalents MICI pendant les 5 ans précédant la date index étaient exclus. Le critère de jugement principal était la survenue d’une MICI (définie par 2 hospitalisations pour MICI ou 1 ALD) évaluée par un modèle Cox pondéré par l’inverse du score de propension (IPTW).
Résultats (si adapté) |
Au total 16 793 nouveaux utilisateurs (NU) d’anti-IL17 (âge moyen 48±13 ans ; 46 % d’hommes) ; 20 556 NU d’aprémilast (53±15 ans ; 53 %) ; et 10 245 NU d’étanercept (46±15 ans ; 44 %) ont été inclus. Les caractéristiques des patients sont précisées. Les patients sous anti-IL17 avaient reçu plus de biologiques (74 %) vs 5 % pour l’aprémilast et 27 % pour l’étanercept. Un total de 132 cas de MICI sont survenus au cours du suivi, respectivement : 72 (0,43 %), 11 (0,05 %) et 49 (0,48 %). La majorité des cas survenaient après 6 mois d’exposition (82 %, 55 % et 76 % respectivement). Après ajustement par pondération, le risque de survenue de MICI était significativement plus élevé chez les NU d’anti-IL17 en comparaison au NU d’aprémilast (hazard ratio pondéré 3,8, intervalle de confiance à 95 % 2,1–6,8). Aucune différence n’était observée entre les NU d’anti-IL17 et les NU d’étanercept (0,8 : IC 0,5–1,2).
Discussion |
Les patients initiant un anti-IL17 présentaient un surrisque de développer une MICI par rapport à ceux sous aprémilast. Cependant aucun surrisque n’était mis en évidence quand ils étaient comparés à l’étanercept. La différence entre les 2 comparateurs s’explique probablement par une sévérité moindre de la maladie inflammatoire des patients sous aprémilast par rapport à ceux sous étanercept. Ainsi, en tenant compte de la sévérité de la maladie, notre étude n’a pas montré de surrisque de MICI chez les patients débutant un anti-IL17. Ces résultats nécessitent d’être confirmés par d’autres études à large échelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-interleukine 17, Aprémilast, Maladie inflammatoire chronique de l’intestin, Psoriasis, Spondylarthrite ankylosante
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A75-A76 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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