MADUPI : motifs d’arrêt du dupilumab chez les adultes atteints de dermatite atopique en vie réelle - 20/11/21
et
Groupe de recherche sur l’eczéma atopique
Résumé |
Introduction |
Le dupilumab, anticorps monoclonal anti-IL-4/IL-13Rɑ, a montré son efficacité dans le traitement de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère mais le rapport bénéfice risque en vie réelle est encore peu documenté. Notre objectif était d’étudier la fréquence des arrêts de traitement, les motifs d’arrêt et les stratégies thérapeutiques après arrêt du dupilumab chez les adultes atteints de DA en vie réelle.
Matériel et méthodes |
Étude nationale multicentrique rétrospective incluant les patients adultes ayant une DA modérée à sévère pour lesquels le traitement par dupilumab était interrompu (défini par arrêt≥1 mois) entre mars 2017 et septembre 2020.
Résultats |
Un total de 968 patients étaient traités par dupilumab dans 16 centres français dans la période de l’étude. Parmi eux, le dupilumab était interrompu chez 150 patients (15,5 %) après une durée médiane de traitement de 5 mois [IQR=3–10]. Les motifs d’arrêt principaux étaient un/des effet(s) secondaire(s) chez 61 patients (40,7 %), une inefficacité chez 22 patients (14,7 %), une inefficacité couplée à des effets secondaires chez 23 patients (15,3 %), un projet de grossesse chez 12 patients (8 %) ou une rémission complète (RC) chez 6 patients (4 %) après une durée médiane de 16 mois. Les effets secondaires à l’origine de l’arrêt étaient des évènements ophtalmologiques (59 %), des aggravations cervico-faciales (19,7 %) ou diffuses (16,4 %) de la DA. Les patients avec comorbidités atopiques (principalement conjonctivite allergique) arrêtaient le dupilumab davantage pour effets secondaires que pour inefficacité (p=0,007). Le phénotype de la DA (classique/cervicofaciale/prurigo/érythrodermie) n’était pas prédictif du motif d’arrêt. Les stratégies thérapeutiques après arrêt du dupilumab étaient: autre traitement systémique (41 %), traitements locaux seuls (31 %) ou reprise du dupilumab (21,7 %) après un délai moyen d’arrêt de 20 semaines.
Discussion |
Les arrêts du dupilumab pour effets secondaires sont rares dans les essais cliniques (seulement 1,8 % d’arrêt dans l’essai clinique de phase III CHRONOS après 52 semaines de suivi). En revanche, une précédente étude française en vie réelle réalisée en 2018 chez 241 patients avait rapporté une fréquence d’arrêt du traitement de 17,4 %, comparable à notre étude, et une fréquence d’arrêt pour effets secondaires de 11,3 % après 1 an d’utilisation (11,5 % dans notre étude à 3 ans). Ces résultats soulignent l’importance des études en vie réelle dans l’évaluation du rapport bénéfice/risque des traitements. Trois ans après le début de l’utilisation du dupilumab en vie réelle dans la DA, notre étude montre une fréquence d’arrêts pour effets secondaires de 11,5 %, majoritairement ophtalmologiques, similaire aux études en vie réelle précédentes. L’arrêt pour rémission complète est actuellement une modalité rare (seulement 4 % des motifs d’arrêt) chez l’adulte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biothérapie, Conjonctivite, Dermatite atopique, Dupilumab
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A59 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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