Prévalence des sentiments de stigmatisation chez les patients souffrant de dermatite atopique modérée à sévère en France - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le sentiment de stigmatisation au cours de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère affecte la socialisation et conduit souvent à l’isolement et au repli sur soi. L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence et les facteurs prédictifs du sentiment de stigmatisation chez les patients souffrant de DA modérée à sévère.
Matériel et méthodes |
Étude descriptive transversale des patients vivant en France souffrant de DA modérée à sévère bénéficiant d’un traitement et d’un suivi par un médecin recrutés par IPSOS via Webcruiser. Ils ont rempli un questionnaire comportant des données démographiques, des informations sur la sévérité des symptômes et les conséquences psychologiques de leur DA. La confiance et la satisfaction envers leur médecin ont été évaluées selon une échelle de 1 à 10 (0 absence et 10 très confiant). Les patients considérés comme faisant preuve de sentiments de stigmatisation (SS) étaient ceux qui ont déclaré avoir peur du regard des autres en raison de leur DA. On a comparé les patients faisant preuve de SS avec ceux non SS. Les résultats obtenus ont été analysés par le test de Chi2, et par le test de Fisher et le test de Student.
Résultats |
150 patients ont été inclus (65,3 % de femmes, moyenne d’âge 45±10,7 ans). 86 (57,3 %) ont rapporté avoir peur du regard des autres en raison de leur DA. Leur moyenne d’âge est moins importante (42,5 versus 48,4, p=0,0007). Le sexe, le début dans l’enfance, la présence de symptômes visibles affection visible (plaques, rougeurs, suintement) et le prurit ne sont pas des facteurs prédictifs du SS. Les personnes souffrant de SS rapportent plus fréquemment :
– une altération des relations sociales (88,4 % vs 34,4 % p=7,76E-09) ;
– une diminution des contacts physiques et des interactions sociales (73,3 % vs 35,9 %, p=0,0008) ;
– une absence de confiance en soi (70,8 % vs 31,3 %, p=0,0003) ;
– une angoisse dans la gestion de la DA (75,6 % vs 40,6 %, p=0,002157) ;
– une perturbation du sommeil (68,6 % vs 40,6 % p=0,03) ;
– un bouleversement dans la gestion de la vie professionnelle (arrêt de travail, réorientation professionnelle…) (61,6 % vs 20,3 % p=0,000114).
Les patients souffrant de SS ont moins confiance en leur médecin dans ses capacités à prescrire le traitement adapté à leur situation (moyenne 7,5 vs 8,2. p=0,01) et sont moins satisfaits dans ses capacités à poser les bonnes questions (7,18 vs 8,01, p=0.003).
Discussion |
Les dermatologues doivent tenir compte de la prévalence importante des sentiments de stigmatisation chez les patients souffrant de DA afin de mieux appréhender leur détresse psychologique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Souffrance psychologique, Stigmatisation
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A302-A303 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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