La dermatite atopique (DA) a un impact important sur la qualité de vie [QdV], le bien-être et le sommeil des patients. Cependant, on sait peu de choses de l’impact de la DA sur le conjoint du patient [CdP] affecté par la DA. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la dermatite atopique sur le ou la partenaire du patient.

Étude en vie réelle [méthodologie de référence 003] menée en partenariat avec l’Association française de l’eczéma. Des patients adultes avec une DA confirmée par un médecin ont complété un questionnaire en ligne. Ainsi que leur partenaire après acceptation de ces derniers. Ce questionnaire intégrait le score SkinPartner, outils spécifique et validé pour évaluer l’impact de la maladie sur la relation dans le couple et le score POEM pour évaluer la sévérité de la DA. Nous avons comparé le score moyen du SkinPartner (exprimé en %), du niveau de sévérité de la DA et des scores de QdV.

Un total de 2411 patients avec DA ont été inclus 61,1 % de femme n=1474]. Un total de 71,4 % [n=1722] déclaraient être en couple. Un total de 1266 conjoints (73,5 % des conjoints potentiels) ont accepté de répondre au questionnaire. L’analyse a portée sur les 1266 dyades patient-partenaire. L’âge moyen de ces 1266 patients avec DA était de 41,6 ans (sd=12,3) et 57,1 % [n=723] étaient des femmes, 44,2 % (n=560) d’entre eux avaient, selon le POEM, une DA légère, 44,3 % (p=561) modérée et 11,5 % (n=145) sévères. Le score moyen de SkinPartner était de 44% (sd=26), dont 33,3 % (sd=24) pour les conjoints de patients avec DA légère, 51,8 % (sd=24,5) pour CdP avec DA modérés et 55 % (sd=24,1) pour les formes sévères (p<0,001). Le score moyen de SkinPartner pour les CdP ayant une DA avec retentissement nul, faible, modéré, important ou très important sur la QdV était respectivement de 21,6 % (sd=20,4), 29,5 % (sd=18,8), 48,2 % (sd=20,8), 64,9 % (sd=16,6) et 71,4 % (sd=19,6) (p<0,001). En régression multivariée le score SkinPartner était plus faible chez les femmes de 6,47 % [8,57,4,37], (p<0,001), et plus élevé chez les CdP avec DA modérée versus ceux avec DA légère de 2,57 % [0,08,5,06], (p=0,043). Le score n’était pas significativement différent pour les patients avec DA légère par rapport aux patients identifiés sévères. Les CdP dont la DA avait un retentissement faible, modéré, important ou très important sur leur QdV avaient un score SkinPartner supérieur de respectivement 7,24 % [4,07 à 10,41], (p<0,001), 25,44 % [21,87 à 29,01], (p<0,001), 40,95 % [37,36 à 44,55], (p<0,001) et 47,75 % [42,27 à 53,23], (p<0,001) comparés aux patients pour lesquels la DA n’avait pas d’impact sur leur QdV.

Dans cette étude, nous montrons que la DA a un impact important sur les CdP atteints. Nous observons que ce n’est pas la sévérité de la maladie qui impacte le conjoint mais la façon dont la maladie est vécue par le patient.