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Formes cliniques de la leishmaniose cutanée : étude de 2800 cas du sud tunisien - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.230 
Chaima Kouki 1, , Fatma Cheikhrouhou 2, Khadija Sellami 1, Siwar Amamou 2, Nadine kammoun 1, Emna Bahloul 1, Fattouma Makni 2, Abderrahman Masmoudi 1, Nahed Khmekhem 2, Hamida Turki 1, Ali Ayedi 2
1 Service de dermatologie, hôpital Hedi Chaker 
2 Laboratoire de parasitologie mycologie, hôpital Hbib Bourguiba, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose cutanée (LC) est caractérisée par un polymorphisme clinique pouvant être responsable d’un retard diagnostique. Nous décrivons ses différentes formes notamment atypiques.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective colligeant des cas de LC diagnostiqués au service de Dermatologie du CHU Hédi Chaker de Sfax, entre 2007 et 2020. Le diagnostic de LC a été confirmé au laboratoire de parasitologie mycologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax par frottis dermique (FD) et ou PCR -RFLP.

Résultats

Notre série comportait 2800 cas (sex-ratio 0,92). L’âge variait de 1 mois à 91 ans (moyenne : 31 ans). La forme ulcéro-croûteuse (UC) représentait 70 % des cas. Elle touchait surtout les membres (78 %), avec nodules sporotrichoïdes (6 %). Les autres formes enregistrées étaient: ulcérée (12 %), érysipéloïde (7 % ; centro-faciale (80 %), en vespertilio : 20 cas), lupoïde (5 % ; surtout visage (54 %) et membres (39 %) avec une nette prédominance féminine), pseudotumorale 4,2 % (d’aspect verruqueux (0,1 %), pseudokaposienne (0,1 %) ; membres (54 %) et face (29 %)) et psoriasiforme (3 %). Une LC disséminée a été trouvée chez 133 patients (4,7 %) (diabétiques n=72, sous immunosuppresseurs n=15, ayant un lymphœdème n=2, VIH n=2 et sans contexte associé pour le reste). Des formes récidivantes étaient signalées dans 4 cas. Un seul cas de LC cutanéomuqueuse était noté (diagnostic histologique). Une PCR a permis de retenir le diagnostic dans 344 cas où les FD étaient négatifs. La recherche de l’espèce parasitaire était réalisée dans 4 % (Leishmania major (94 %) et Leishmania killicki (6 %)).

Discussion

La LC zoonotique à Lmajor est la plus fréquente dans notre région. Elle se caractérise par un polymorphisme clinique important, pouvant être expliqué par le siège ou l’interaction espèce-hôte. La forme UC est la plus fréquente (70 % dans notre série vs 90 % dans le monde). Les formes atypiques représentaient 30 % des cas dans notre série (5,5–6 % (monde)). La forme ulcérée se voit surtout aux jambes, parfois d’aspect pyoderma-like. Notre série se distingue par la fréquence des formes érysipéloïdes (7 % vs 0,05–3,2 % (monde)). Elle donne des plaques érythémato-oedémateuses infiltrées, surtout de la face. La forme lupoïde (0,5–6,2 % (monde)) se manifeste par des papules brunâtres d’aspect granulomateux à la vitropression, de siège céphalique dominant. La forme pseudo-tumorale (2–5 % (monde)) peut donner un aspect pseudo-verruqueux ou carcinome verruqueux-like (extrémités), ou plus rarement Kaposi-like (pieds). La forme psoriasiforme (plaques érythémato-squameuses sèches), atteint surtout les faces d’extension et le cuir chevelu. La forme disséminée, définie par la multiplicité des lésions (>10), est préférentiellement associée à une immunité précaire. Les formes récidivantes sont rares. En conclusion, les formes atypiques de la LC ne sont pas rares. Il faut évoquer la LC devant toute lésion traînante chez tout patient provenant d’une zone d’endémie leishmanienne.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Leishmania Killicki, Leishmania Major, Leishmaniose cutanée, Tunisie


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Vol 1 - N° 8S1

P. A251 - décembre 2021 Retour au numéro
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