Zona après vaccination anti-COVID-19 : série descriptive de 10 cas - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Les premières manifestations cutanées possiblement liées à la Coronavirus Disease-19 (COVID-19) ont été rapportées au printemps 2020. Des cas de zona post-COVID-19 ont fait l’objet de plusieurs publications, parfois considérés comme une manifestation cutanée prédictive de COVID-19, mais avec une signification diagnostique et pronostique débattue. La survenue d’un zona est un phénomène rare au cours de certains de type de vaccination (fièvre jaune, etc.) mais peu de données sont disponibles dans le cadre de la vaccination anti-COVID-19. Nous rapportons une série de 10 cas de zona survenus dans les suites d’une vaccination anti-COVID-19.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’un recueil multicentrique prospectif anonyme, sur appel à cas auprès des dermatologues hospitaliers des départements du Nord et du Pas-de-Calais entre janvier et juin 2021, des cas de zona survenus après tout vaccin anti-COVID-19 réalisé au sein de structures accueillant des centres de vaccination. Sur le site du CHU de Lille, en plus du recueil prospectif, les fiches de suivi post-vaccinal ont été recueillies rétrospectivement de janvier à février 2021 afin d’en extraire les zonas n’ayant pas été signalés via l’appel à cas.
Résultats |
Un total de 10 patients ont été inclus dont 6 femmes et 4 hommes. L’âge moyen était de 62 ans. Sept patients ont été examinés par un dermatologue sénior, trois patients ont été recontactés à partir des fiches de suivi post-vaccinal. Le vaccin le plus souvent réalisé était le vaccin Pfizer/BioNtech (n=8/10, 80 %), suivi par le vaccin AstraZeneca (n=2/10, 20 %). Un patient avait des ATCD d’infection COVID-19 (10 %). Ces zonas étaient survenus essentiellement après la première injection (n=9/10, 90 %). Le délai médian de survenue après vaccination était de 3,5jours (IIQ, 2–9jours). Le zona était homolatéral à l’injection chez 4 patients (40 %). L’éruption était majoritairement localisée aux membres supérieurs (50 %), puis aux membres inférieurs (30 %), au visage (20 %) et au tronc (20 %). Seul un patient présentait un antécédent d’immunosuppression, et un patient avait un antécédent ancien de zona. La PCR VZV, réalisée sur les lésions de 2 patients, était positive. La prise en charge proposée était identique à celle des zonas en général.
Discussion |
Notre série rapporte 10 cas de zona survenus après injection de vaccin anti-COVID-19, dont aucun cas grave. Les douleurs post-vaccinales ou les réactions au point d’injection sont fréquentes avec les vaccins anti-COVID-19, mais une extension de la localisation de la douleur, une sensation de brûlure, et une éruption vésiculeuse doivent faire suspecter un zona, quel que soit le délai entre l’injection du vaccin et la survenue de ces symptômes. Ces évènements ne contre-indiquent pas la réalisation de la seconde injection en cas de survenue lors de la première injection. Le service médical rendu de la vaccination contre la COVID-19 demeure important.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : COVID-19, Vaccin, Zona
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Vol 1 - N° 8S1
P. A250-A251 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.