Le devenir à long terme des engelures induites par une exposition au SARS-CoV-2 - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
De nombreux cas d’engelures ont été rapportés pendant la première vague de la pandémie de COVID-19. Chez certains patients, des récidives ont été observées. Cependant, la proportion de récidives et le profil clinique des patients susceptibles d’en présenter sont incomplètement élucidés à ce jour. Notre objectif était de renseigner le devenir des engelures associées au SARS-CoV-2, et de déterminer les facteurs de risque de guérison incomplète.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire de suivi était adressé le 31 décembre 2020 aux patients ayant consulté entre mars et mai 2020 aux CHU de Rennes, Nantes, Anger, Tours, et Brest pour des engelures. Une téléconsultation était proposée à tous les patients ayant rapporté des manifestations acrales persistantes ou récidivantes.
Résultats |
Parmi les 82 patients ayant présenté des engelures, 27 (33 %) ont guéri sans récidive, et 33 (40 %) ont récidivé après la résolution des engelures du printemps 2020. Vingt-deux (27 %) ont développé des manifestations acrales persistantes, de type acrocyanose principalement, suivies ou non de récidives d’engelures. La plupart des récidives d’engelures a eu lieu pendant l’automne ou l’hiver. Vingt pour cent des patients avaient des antécédents d’engelures, ce qui n’était pas associé au fait de récidiver ou de conserver des manifestations acrales : odds ratio (OR)=1,02 ; intervalle de confiance à 95 % (IC95 %) [0,79 ; 1,32]). En revanche, les femmes avaient significativement plus de risque de présenter des manifestations acrales persistantes ou récidivantes (OR=1,30 ; IC95 % [1,06 ; 1,59]). L’âge, les symptômes systémiques de COVID-19, la localisation et la durée de l’épisode initial n’étaient pas associées au fait de guérir ou de présenter des manifestations persistantes ou récidivantes. Par ailleurs, 2 patients rapportaient des arthralgies inflammatoires simultanées aux récidives d’engelures, et 4 gardaient un syndrome sec depuis les engelures.
Discussion |
Dix mois après avoir rapporté des engelures associées au SARS-CoV-2, deux tiers des patients ont fait l’expérience de récidives d’engelures ou de manifestations acrales persistantes. Le regroupement des récidives sur l’automne et l’hiver, période de seconde vague de Covid-19, mais aussi de temps froid et humide, peut faire évoquer 2 types de déclencheurs : une réexposition au SARS-CoV-2 ou bien des conditions climatiques favorables aux engelures. Il a été supposé que les engelures du printemps 2020 aient été secondaires à une réponse interféron anti-SARS-CoV-2. La réponse immunologique pourrait être de longue durée, et entraîner localement des manifestations acrales persistantes ou récidivantes, et même au niveau systémique des symptômes de dysimmunité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : COVID-19, Engelures, Manifestations acrales, SARS-CoV-2
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A247 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.