Maladie de Lafora sévère due à deux mutations du gène NHLRC1 : diagnostic dermatopathologique et moléculaire - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La maladie de Lafora (ML) ou épilepsie myoclonique progressive (OMIM 254780) est une maladie dégénérative héréditaire comportant des crises épileptiques, des myoclonies et une démence. Elle est due à des mutations des gènes laforine (EPM2A), maline (NHLRC1) ou PRDM8. La ML est plus fréquente dans les pays du pourtour méditerranéen. Nous rapportons un nouveau cas de ML confirmé par étude dermatopathologique et analyse génétique.
Matériel et méthodes |
Un homme grec de 23 ans sans antécédents particuliers a présenté depuis l’âge de 17 ans des crises épiletiques toniques-cloniques (CETC) et une insomnie. L’évolution s’est faite vers une aggravation progressive (apparition de myoclonies, de multiples absences, de CETC généralisées, une détérioration psychique et mentale). La réponse à différents protocoles de traitement (incluant valproate, levétiracétam, clonazepam, lamotrigine, zonisamide et pérampanel) a été très partielle. Une origine auto-immune ou infectieuse a été éliminée par bilan biologique approprié, et l’hypothèse d’une épilepsie myoclonique progressive a été considérée en raison de la résistance aux traitements et la persistance d’altérations graves de l’EEG (décharges épileptiformes bilatérales généralisées). Une biopsie cutanée et un séquençage de l’exome entier ont été réalisés.
Résultats (si adapté) |
L’examen histologique d’une biopsie prélevée sur la peau axillaire a montré de multiples inclusions arrondies PAS+ paranucléaires dans le cytoplasme des cellules des glandes sudorales eccrines et apocrines (corps de Lafora). Le séquençage de l’exome entier a révélé une mutation hétérozygote pathogène connue p.Asp146Asn (c.436G>A) et une nouvelle mutation de décalage de lecture p.Pro108fs (c.324delC) du gène NHLRC1. L’examen génétique des parents (par technique SNP et séquençage Sanger) a montré la présence de la mutation pathogène p.Asp146Asn à l’état hétérozygote chez le père du patient.
Discussion |
La ML doit être distinguée des autres types d’épilepsie myoclonique (juvénile, épilepsie juvénile avec absences, épilepsie avec myoclonies des paupières, épilepsie avec absences myocloniques). Le diagnostic peut être étayé par l’examen histologique cutané montrant des corps de Lafora dans les glandes sudorales, et confirmée par analyse génétique. Les mutations du gène NHLRC1 provoquent une dégradation du complexe maline-laforine et l’accumulation de glycogène qui se traduit par la formation de corps de Lafora (composés de polyglucosans). La mutation (connue) c.436G>A de notre patient induit une substitution asparagine>ac. aspartique sur le codon 146 du gène NHLRC1. Selon la littérature, les patients avec mutations du gène NHLRC1 auraient une évolution plus lente. La présence d’une seconde mutation sur ce gène (hétérozygotie composée) explique probablement l’évolution rapide de notre patient.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatopathologie, Diagnostic moléculaire, Gène NHLRC1, Maladie de Lafora
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A225 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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