La dermatite interstitielle granulomateuse : une série tunisienne de 7 cas - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La dermatite interstitielle granulomateuse (DIG) est une entité anatomo-clinique ayant un tableau clinique polymorphe et des caractéristiques histologiques spécifiques permettant d’établir le diagnostic. À travers cette série hospitalière, on se propose à déterminer les caractéristiques épidémio-cliniques et histologiques au cours de la DIG.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 7 patients ayant consulté à notre service de dermatologie sur une période de 8 ans (2014–2021).
Résultats |
Nous avons inclus 7 patients (4 femmes et 3 hommes) soit un sex-ratio H/F de 0,7. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 51,6 ans (19 à 65 ans). La durée d’évolution variait de 15jours à 12 ans. Les lésions cutanées étaient de divers types : des plaques érythémateuses infiltrées dans 72 % des cas, des papules érythémateuses dans 14 % et des papules couleur de peau dans 14 %. Les lésions touchaient le tronc dans 43 %, les membres dans 43 %, les paumes des mains dans 29 %. Les lésions étaient asymptomatiques dans 4 cas et prurigineuses dans 3 cas. L’histologie montrait dans tous les cas un infiltrat interstitiel fait d’histiocytes qui se disposent focalement en palissades autour de collagène altéré. Des cellules géantes multinucléés étaient présentes dans 1 cas. Un infiltrat périvasculaire et interstitiel de lymphocytes était présent dans 4 cas. Des polynucléaires neutrophiles ou éosinophiles étaient présents dans 5 cas. La DIG était associée à d’autres pathologies dans 6 cas (3 cas de maladies rhumatismales : 2 cas de polyarthrite rhumatoïde et 1 cas de chondrocalcinose articulaire, 1 cas de lupus érythémateux systémique associé à une thyroïdite auto-immune, 1 cas de myélome et 1 cas d’une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). L’évolution à court terme était le plus souvent favorable sous corticothérapie locale dans 5 cas, corticothérapie générale dans 1 cas et spontanément dans 1 cas.
Discussion |
Notre série s’avère concordante avec celles de la littérature concernant l’âge et la prédominance féminine. La présence de lésions en cordons linéaires caractéristique de la DIG manquait chez nos patients. Conformément aux données de la littérature, la DIG était associée dans environ la moitié des cas à une maladie rhumatismale surtout la polyarthrite rhumatoïde et à des maladies auto-immunes. La DIG était associée dans quelques cas à certaines infections : l’hépatite C, la maladie de Lyme, la coccidioïdomycose et plus récemment au syndrome pieds-mains-bouche, à une infection des voies respiratoires supérieures et à une co-infection par le parvovirus B19 et l’herpès 6. À notre connaissance, l’association à une infection au VIH n’a pas été rapportée. En conclusion, notre série suggère que la DIG est une entité distincte avec des étiologies diverses qui doivent être recherchées, en particulier l’infection au VIH.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite interstitielle granulomateuse, Dermatopathologie
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A224-A225 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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