Éruptions granulomateuses associées au mogamulizumab mimant un mycosis fongoïde. Six observations - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le mogamulizumab, anticorps monoclonal humanisé ciblant le récepteur de chimiokines CCR4, a été récemment approuvé pour le traitement des lymphomes T cutanés épidermotropes. Des exanthèmes ont été rapportés comme effet indésirable du mogamulizumab. Nous rapportons six cas originaux d’éruption granulomateuse des zones photoexposées mimant cliniquement une progression de la maladie, représentant un défi pour les cliniciens.
Matériel et méthodes |
Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers de patients traités à Saint-Louis par mogamulizumab pour mycosis fongoïde (MF) ou syndrome de Sézary (SS) entre 2013 à 2021. Six patients ont présenté une nouvelle éruption érythémateuse granulomateuse pendant le traitement. Nous en avons analysé les caractéristiques cliniques, histologiques, et moléculaires.
Résultats |
Trois femmes et 3 hommes avec un âge moyen de 52,8 [37–64] ans ont été inclus dans cette étude. Les diagnostics comprenaient 1 MF érythrodermique de stade IIIB et 5 SS de stade IVA, dont 2 formes transformées. Les patients avaient reçu en moyenne 1,7 traitements avant le mogamulizumab. Tous les patients présentaient une réponse sanguine complète au mogamulizumab avec une réponse cutanée complète ou partielle, alors qu’une éruption érythémateuse infiltrée d’allure granulomateuse apparaissait après en moyenne 9,8 [2–17] mois, avec une prédilection pour les zones photo-exposées (les joues, le cuir chevelu, et la nuque). Dix biopsies cutanées étaient réalisées au total, avec un aspect granulomateux riche en lymphocytes, histiocytes, polynucléaires éosinophiles, et parfois cellules géantes. Des phénomènes de spongiose dans l’épiderme (70 %), avec une exocytose lymphocytaire légère (20 %), et une dermatite d’interface (10 %) étaient également observés. Devant l’aspect anatomopathologique et l’absence de clone lymphocytaire beta par séquençage haut-débit du gène TCRB dans la peau, le diagnostic de réaction médicamenteuse était finalement retenu. Le traitement local par les dermocorticoïdes n’était pas suffisant dans la plupart (83,3 %) des cas. Chez 5 patients, la décision d’un espacement des cures à toutes les trois ou quatre semaines ou même un arrêt de traitement était prise. Le méthotrexate était ajouté chez 3 patients devant une persistance des lésions, avec obtention d’une nette amélioration clinique.
Discussion |
Nous rapportons 6 patients traités par mogamulizumab pour MF/SS, qui ont développé une éruption cutanée granulomateuse en zone photoexposée. L’apparition de cette éruption, qui est difficile à distinguer de plaques de MF, était associée avec une bonne réponse de la maladie au traitement. La reconnaissance de ce type d’éruption sous mogamulizumab qui semble assez caractéristique est essentielle pour éviter une interruption intempestive du mogamulizumab.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Effet indésirable cutané, Mogamulizumab, Mycosis fongoïde, Syndrome de sézary
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A187-A188 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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