Facteurs associés à une exérèse incomplète (EI) de carcinomes basocellulaires de la face et du cou - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Les carcinomes basocellulaires (CBC) de la face et du cou nécessitent des chirurgies qui peuvent être délabrantes, notamment quand une reprise chirurgicale est nécessaire du fait d’une exérèse initiale incomplète.
L’objectif était d’identifier les facteurs associés aux EI de CBC dans ces localisations.
Matériel et méthodes |
Etude rétrospective réalisée sur tous les cas de CBC de la face et du cou ayant nécessité une reprise chirurgicale sur l’année 2018 dans 3 CHU d’une même ville.
Les facteurs analysés étaient: l’âge, le sexe, l’antécédent de carcinome cutané, la localisation tumorale, le type histologique, l’opérateur (chirurgien/dermatologue), le lieu de l’intervention, les principales comorbidités et la prise d’antiagrégants plaquettaires (AAP) ou anticoagulants.
Résultats |
Sur 652 cas de CBC de la face et du cou opérés chez 652 patients, 123 (19 %) ont nécessité une reprise chirurgicale.
L’âge moyen des patients était de 71 ans, 54,5 % étaient des hommes.
La majorité des interventions était réalisée sous anesthésie locale (86%) et en ambulatoire (76 %) et52 patients sur 123, étaient sans antécédent de carcinome cutané.
Des biopsies avaient été effectuées chez 35 patients (28 %) avant l’exérèse de la lésion. Ces interventions étaient réalisées par des chirurgiens dans 80 % des cas.
Les CBC nécessitant une reprise étaient sur le nez (55 cas, 45 %) les tempes (14 cas, 11 %) et les oreilles (12 cas, 10 %).
Les CBC étaient infiltrants chez 84 sujets (68 %), nodulaires chez 27 patients (22 %), sclérodermiformes chez 5 patients (4 %) et superficiels chez 5 patients (4%).
38 patients (31 %) étaient sous AAP.
Des comorbidités cardiaques étaient observées chez 63 patients (51 %). Une maladie neurodégénérative n’était notée que chez 2 sujets.
Discussion |
Une série préalable a montré un taux d’EI qui n’était que de 180 (4,6 %) pour 3911 CBC opérés sur la totalité du corps. Comme dans notre travail, la localisation au nez et aux oreilles, ainsi que les types histologiques sclérodermiformes et infiltrants étaient les facteurs associés aux EI les plus fréquents. Comme les limites cliniques de ces tumeurs sont souvent difficiles à évaluer, la précision du repérage macroscopique des marges serait moins bonne. Ces localisations sont aussi techniquement plus difficiles à opérer ce qui explique l’implication des chirurgiens. La connaissance du type histologique par biopsie préalable semble mieux «guider» la délimitation des marges. La prise d’AAP et d’anticoagulants n’avait jamais été décrite mais le risque hémorragique associé peut inciter à économiser sur la taille de l’exérèse ainsi que l’état général comme en atteste le facteur « comorbidités cardiaques ».
Ces résultats méritent d’être vérifiés par un travail d’envergure mais incitent déjà à améliorer la formation des chirurgiens à la lecture « anatomique » des lésions et à favoriser les biopsies préalables pour identifier les types histologiques nécessitant un geste large.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome basocellulaire, Exérèse incomplète
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A172 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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