Lymphome cutané B à grandes cellules survenant aux sites d’injections d’une immunothérapie par plasmides HLA-B7 chez un patient traité pour un mélanome métastatique par anti BRAF - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
De rares observations de lymphome cutané T CD4+ ont été rapportées chez des patients traités par anti BRAF. Nous rapportons l’observation d’un patient en rémission complète d’un mélanome métastatique sous dabrafénib présentant un lymphome cutané B survenant électivement aux sites d’injections d’une immunothérapie réalisée 11 ans plus tôt (plasmide exprimant la molécule de costimulation HLA-B7).
Matériel et méthodes |
Le diagnostic du mélanome de la cuisse droite avait été porté en 2003: SSM d’indice de Breslow 2,2mm. L’étude du ganglion sentinelle était négative et une exérèse avec des marges de 2cm avait alors été réalisée. En 12/2006 survenaient des nodules en transit à la face antéro-interne de la cuisse droite. Plusieurs exérèses successives étaient réalisées jusqu’à 2009 où une 5ème récidive survenait. Un protocole d’immunothérapie locale (allovectine, plasmide HLA B7) était débuté par injections intralésionnelles. La maladie progressait localement justifiant un curage inguino iliaque puis dacarbazine (C1 à C8) avec progression métastatique pulmonaire. La mutation BRAF permettait en 2011 de débuter le vémurafénib avec obtention d’une rémission complète persistant jusqu’à ce jour (relai par le dabrafénib pour toxicité rénale). En 3/2021 apparaissaient de multiples nodules aux sites des cicatrices des métastases cutanées traitées par immunothérapie. L’étude histologique affirmait le diagnostic de lymphome B à grandes cellules (CD20+, CD10+, BCL6+, MUM 1 -, BCL 2 -). Le marquage SOX 10 était négatif écartant toute récidive du mélanome. Le bilan d’extension était négatif avec au PET scan une fixation limitée aux nodules cutanés. Une radiothérapie était proposée.
Discussion |
Cette observation de lymphome B à grandes cellules non « leg type » est originale par sa survenue aux sites d’injections antérieures de plasmides HLA-B7 (allovectine). Une étude de phase 2 réalisée chez 133 patients avait montré une efficacité (réponse objective) chez 11,8% des patients (dont deux réponses histologiques complètes) avec une durée de réponse de 13,8 mois. La tolérance était bonne. L’étude de phase 3-4 n’a pas confirmé ces résultats. Il n’a pas été depuis rapporté d’effets secondaires à distance de cette immunothérapie. Cette observation est unique. Les lymphomes survenant chez des patients traités pour un mélanome sont rares. La grande majorité de ces lymphomes précède le diagnostic de mélanome. Des observations de lymphomes cutanés T à petites et moyennes cellules ont été rapportées chez des patients traités par vémurafénib ou par interleukine 2. Notre patient était traité depuis 10 ans par anti BRAF. La survenue de ce lymphome B aux sites d’injections de plasmides réalisées 12 ans plus tôt mérite d’être rapportée bien que le lien ne peut être que discuté et qu’il puisse s’agir d’une simple coïncidence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Immunothérapie, Lymphome B cutané primitif à grandes cellules, Mélanome
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A169 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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