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Inertie thérapeutique dans la prise en charge par isotrétinoïne de l’acné juvénile sévère - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.021 
Aziz Guellich 1, , Annabel Maruani 2, Andreas Werner 3, Liliane Cret 4, Catherine Salinier 5, Rémy Assathiany 6, Emmanuel Mahé 1

Groupe de Recherche de la Société française de dermatologie pédiatrique et Association française de pédiatrie ambulatoire

1 Dermatologie, hôpital Victor-Dupouy, Argenteuil 
2 Dermatologie, CHU Tours, Tours 
3 Pédiatrie, cabinet libéral, Villeneuve-lès-Avignon 
4 Pédiatrie, cabinet libéral, Bagnols-Sur-Cèze 
5 Pédiatrie, cabinet libéral, Gradignan 
6 Pédiatrie, cabinet libéral, Issy-les-Moulineaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’isotrétinoïne orale est un traitement efficace pour l’acné juvénile sévère, mais semble sous-utilisé ou utilisé tardivement par rapport aux recommandations. L’inertie thérapeutique est le comportement qui consiste à ne pas instaurer ou ne pas intensifier un traitement chez un patient alors que les recommandations le justifient.

L’objectif de notre étude était d’explorer les sources de l’inertie thérapeutique dans l’initiation de l’isotrétinoïne pour l’acné juvénile sévère chez les dermatologues, pédiatres et médecins généralistes.

Matériel et méthodes

Enquête nationale auprès des dermatologues, pédiatres et généralistes. Un questionnaire a été diffusé via Internet en s’appuyant sur plusieurs sociétés savantes, explorant les facteurs d’inertie liés aux médecins, aux patients et leurs parents, et au système de santé. Le questionnaire portait également sur les obstacles et les facteurs facilitant la prescription d’isotrétinoïne. Des comparaisons ont été faites en fonction de la spécialité.

Résultats

Au total, 768 médecins ont répondu, 528 dermatologues, 178 pédiatres et 61 généralistes (âge moy : 51 ans; femmes : 78 %) ; 99 % des dermatologues se sentaient à l’aise pour prescrire l’isotrétinoïne, vs 8 et 15 % des pédiatres et généralistes (p<0,05) ; 93 % des dermatologues connaissaient les recommandations vs 37 % des généralistes et pédiatres ; moins de 50 % avaient suivi une formation sur l’acné au cours des 3 années précédentes, quelle que soit la spécialité.

Parmi les facteurs d’inertie les plus souvent identifiés (>50 %) on trouvait : la crainte des conséquences psychologiques de l’adolescent, une demande exclusive des parents, et la non disponibilité du patient (vacances, …). Les pédiatres ont signalé une connaissance insuffisante des recommandations, un manque de formation et l’anticipation d’une mauvaise observance. Parmi les facteurs facilitateurs, les plus retenus (>50 %) étaient : la dégradation de la qualité de vie de l’adolescent, l’aggravation des lésions lors du suivi, les antécédents familiaux d’acné sévère, l’aggravation de l’état psychologique du patient, la demande de l’adolescent et l’extension de l’acné au tronc. L’accès à la primo-prescription était retenu comme facilitateur par plus de 70 % des pédiatres et généralistes, et les échanges entre pairs par plus de 60 %.

Discussion

La crainte des conséquences psychologiques de l’isotrétinoïne chez les adolescents, la nécessité de suivis fréquents et le manque de formation médicale ont été identifiés comme des facteurs favorisant l’inertie à la mise en place d’un traitement par isotrétinoïne dans l’acné juvénile sévère, notamment pour les pédiatres et médecins généralistes. Pour surmonter ces barrières, la formation médicale continue, des recommandations simplifiées en langue française, l’accès à la primo-prescription par les médecins généralistes et pédiatres pourraient être proposés comme stratégies pour réduire ce phénomène.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acné juvénile, Inertie thérapeutique


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Vol 1 - N° 8S1

P. A147 - décembre 2021 Retour au numéro
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