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Description clinique, étude épidémiologique et environnementale d’une épidémie de 83 cas de dermatite toxique à algue Lyngbya majuscula - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.588 
Yves-Marie Ducrot 1, , Mael Nicolas 2, Olivier Thomas 3, Claude Payri 4, Antoine Bertolotti 5, 6
1 Centre médico-social de Wé, Lifou, direction de l’action communautaire et de l’action sociale (DACAS), Province des Iles Loyauté, Nouvelle-calédonie 
2 Laboratoire de chimie des matériaux organiques et métalliques (CMOM), EA 3155, université de Nice-Sophia Antipolis, Nice, France 
3 Marine Biodiscovery, School of Chemistry and Ryan Institute, National University of Ireland, Galway, Irlande 
4 UMR ENTROPIE (IRD, UR, CNRS), LabEx-CORAIL, institut de recherche pour le développement, Nouméa, Nouvelle-calédonie 
5 Service des maladies infectieuses–dermatologie 
6 Inserm CIC1410, CHU de la Réunion, Saint-Pierre, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La dermatite toxique à algues est liée à l’exposition aux dermatotoxines d’une cyanobactérie marine la Lyngbya majuscula (LM). En 2017, une étude épidémiologique, clinique et environnementale a été menée en Nouvelle Calédonie lors d’une épidémie touchant des personnes fréquentant une même plage.

Matériel et méthodes

Un cas était défini par la survenue d’une dermatose moins de 72h après une baignade sur la plage où les LM avaient été identifiées. Un questionnaire et/ou l’examen clinique permettaient d’évaluer les lésions et les facteurs d’exposition. La présence des algues des différents secteurs de la plage pendant 6 mois était reconstituée à partir d’imagerie satellite, de photos d’habitants et de touristes. Une analyse biochimique en chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) a été réalisée pour identifier les toxines et une étude environnementale pour déterminer les facteurs du bloom.

Résultats

La debromoaplysiatoxine de la LM a été identifiée. L’étude a colligé 83 cas. Le taux d’attaque était estimé à 80 % et dans 7 cas la baignade durait moins de 6minutes. L’atteinte génitale était identifiée dans 92 % des cas. Les lésions cutanées étaient principalement bulleuses (40 %). Les hommes avaient moins de signes fonctionnels (34 % vs. 80 %, p=0,0004) et des lésions plus tardives (20h vs. 7h, p=003). Avant la découverte de la maladie, des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles avaient été portés à tort chez 44 % des patients. Les algues étaient remarquées par le patient au cours de la baignade dans 62 % des cas mais étaient présentes objectivement dans 94% des cas. La succession d’un cyclone suivi d’une période de sécheresse semble avoir provoqué cette prolifération algale dans une baie ou l’enrichissement en nitrates et phosphates est avéré.

Discussion

La Dermatite toxique à Lyngbya majuscula est à l’origine d’une dermatose papulo-bulleuse principalement génitale souvent retardée et trompeuse. Une baignade proche des amas flottants est nécessaire mais une très courte exposition suffit. Le réchauffement climatique qui s’accompagne de la multiplication des blooms d’algues nuisibles, risque d’accentuer la survenue d’épidémies ou de cas sporadiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Debromoaplysiatoxine, Dermatite toxique à algues, Lyngbya majuscula


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Vol 1 - N° 8S1

P. A145 - décembre 2021 Retour au numéro
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