Description clinique, étude épidémiologique et environnementale d’une épidémie de 83 cas de dermatite toxique à algue Lyngbya majuscula - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La dermatite toxique à algues est liée à l’exposition aux dermatotoxines d’une cyanobactérie marine la Lyngbya majuscula (LM). En 2017, une étude épidémiologique, clinique et environnementale a été menée en Nouvelle Calédonie lors d’une épidémie touchant des personnes fréquentant une même plage.
Matériel et méthodes |
Un cas était défini par la survenue d’une dermatose moins de 72h après une baignade sur la plage où les LM avaient été identifiées. Un questionnaire et/ou l’examen clinique permettaient d’évaluer les lésions et les facteurs d’exposition. La présence des algues des différents secteurs de la plage pendant 6 mois était reconstituée à partir d’imagerie satellite, de photos d’habitants et de touristes. Une analyse biochimique en chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) a été réalisée pour identifier les toxines et une étude environnementale pour déterminer les facteurs du bloom.
Résultats |
La debromoaplysiatoxine de la LM a été identifiée. L’étude a colligé 83 cas. Le taux d’attaque était estimé à 80 % et dans 7 cas la baignade durait moins de 6minutes. L’atteinte génitale était identifiée dans 92 % des cas. Les lésions cutanées étaient principalement bulleuses (40 %). Les hommes avaient moins de signes fonctionnels (34 % vs. 80 %, p=0,0004) et des lésions plus tardives (20h vs. 7h, p=003). Avant la découverte de la maladie, des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles avaient été portés à tort chez 44 % des patients. Les algues étaient remarquées par le patient au cours de la baignade dans 62 % des cas mais étaient présentes objectivement dans 94% des cas. La succession d’un cyclone suivi d’une période de sécheresse semble avoir provoqué cette prolifération algale dans une baie ou l’enrichissement en nitrates et phosphates est avéré.
Discussion |
La Dermatite toxique à Lyngbya majuscula est à l’origine d’une dermatose papulo-bulleuse principalement génitale souvent retardée et trompeuse. Une baignade proche des amas flottants est nécessaire mais une très courte exposition suffit. Le réchauffement climatique qui s’accompagne de la multiplication des blooms d’algues nuisibles, risque d’accentuer la survenue d’épidémies ou de cas sporadiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Debromoaplysiatoxine, Dermatite toxique à algues, Lyngbya majuscula
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A145 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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