Caractérisation des eczémas survenant sous immunoglobulines : une étude nationale multicentrique - 20/11/21
et pour le
Groupe d’Étude sur l’Eczéma Atopique (GREAT) de la Société française de dermatologie
Résumé |
Introduction |
Les immunoglobulines (IG) humaines sont utilisées dans les pathologies inflammatoires, auto-immunes et les déficits immunitaires. La survenue d’eczéma sous IG est décrite, mais les données publiées sont parcellaires. Les objectifs de cette étude étaient de mieux décrire le terrain de survenue, les formes cliniques, la sévérité, l’évolution, la réponse thérapeutique et d’estimer la fréquence des eczémas induits par les IG.
Matériel et méthodes |
Un appel à cas au sein du GREAT (SFD) a été réalisé ainsi qu’une interrogation de la base de pharmacovigilance (PV) française de 1985 à 2020 (mots clés « dermatoses et eczémas », « IG humaines »). L’incidence annuelle a été estimée chez les patients consécutivement traités par IG au sein d’un CHU participant.
Résultats |
322 patients ont été inclus (280 PV, 42 GREAT), avec une majorité d’hommes (78,9 %), un âge médian de survenue de 62 ans et 76 % des patients ayant une affection neurologique. Dans 62 % des cas, l’eczéma survenait dès la 1ère cure (délai médian : 7 jours). Treize spécialités d’IG étaient impliquées, dont 2 par voie sous-cutanée (SC). La présentation clinique, l’évolution de l’eczéma et la réponse thérapeutique étaient précisées à partir des 42 cas du GREAT. Une dyshidrose était présente chez 42,3 % des patients, un eczéma sec palmo-plantaire chez 40,5 % et une érythrodermie chez 9,5 %. Parmi les 33 patients recevant la même IG, 70 % récidivaient (symptômes majorés pour 34,8 % d’entre eux) ; 75,9 % des 29 patients recevant des IG différentes récidivaient. Chez 31 patients avec suivi dermatologique, 12 avaient arrêté les IG (eczéma persistant chez 3 patients malgré l’arrêt), 19 recevaient toujours des IG et étaient sous traitements systémiques conventionnels pour 4 d’entre eux (12 RC et 7 RP). La survenue d’un eczéma était notée chez 3/251(1,19 %) des patients exposés aux IG en 2020 au sein d’un des CHU participants.
Discussion |
Les eczémas induits par les IG sont rapportés avec les différentes IG (IV ou SC), préférentiellement chez des hommes sous forme d’eczéma palmoplantaire sec ou dyshidrosique avec parfois des atteintes étendues sévères. La surreprésentation des patients atteints d’affections neurologiques pourrait s’expliquer par le peu d’alternative thérapeutique et la nécessité de traitements prolongés par IG. L’évolution est récidivante, même après changement du type d’IG et peut persister à l’arrêt du traitement. Aucun patient n’a été traité par dupilumab ou anti JAK. Il s’agit à ce jour de l’étude avec le plus grand effectif de patients mais le recueil de cas étant rétrospectif des biais de mémoire ou de déclaration sont possibles.
Conclusion |
La survenue d’eczéma sous IG est un évènement rare, pouvant être sévère et difficile à traiter si la poursuite des IG est requise. D’autres études sont nécessaires pour en comprendre la physiopathologie et étudier l’éventuelle efficacité des traitements innovants de l’eczéma atopique dans cette indication.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergologie, Eczéma, Immunoglobuline
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A112 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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