Morbidité des curages ganglionnaires inguinaux et résultats oncologiques dans le cancer du pénis - 31/10/21
Résumé |
Objectifs |
Le cancer du pénis est un cancer rare. Il s’agit dans 95 % d’un carcinome épidermoïde dont la spécificité est la dissémination lymphatique avec les ganglions inguinaux comme premier relais. Le curage inguinal a une place primordiale dans la prise en charge mais au prix d’une morbidité significative. L’objectif a été d’évaluer la morbidité des curages inguinaux et les résultats oncologiques dans le cancer du pénis.
Méthodes |
Nous avons inclus, rétrospectivement, l’ensemble des patients ayant bénéficié d’un curage inguinal dans le cadre de la prise en charge d’un cancer du pénis entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2019 dans notre centre. Les patients ayant eu un curage palliatif, dit de propreté, ont été exclus. Selon les indications étaient pratiqués un ganglion sentinelle, un curage modifié ou un curage radical, uni ou bilatéral. Les complications post-opératoires ont été rapportées selon la classification de Clavien-Dindo et selon leur caractère précoce ou tardif. Les analyses de survie ont été effectuées selon la méthode de Kaplan-Meier.
Résultats |
242 curages inguinaux ont été réalisés au cours de 139 interventions chez 122 patients : 15 ganglions sentinelles, 131 curages modifiés et 96 curages radicaux. Les complications précoce et tardive les plus fréquentes étaient, respectivement, la collection post-opératoire (lymphocèle, hématome) qui compliquait 44 % des curages en général et 60 % des curages radicaux, et le lymphœdème du membre inférieur retrouvé jusqu’à 36 % des curages radicaux. Les complications majeures (grade ≥III) étaient très rares (4 % des curages radicaux). Deux facteurs conduisant significativement à une augmentation de la morbidité ont été mis en évidence : score ASA=3 (OR=3,09) et le temps opératoire (OR=1,01). Les survies spécifiques et globales à 5 ans étaient, respectivement, de 82 % et 73 % pour les stades pN0, alors qu’elles étaient de 14 % et 17 % pour les stades pN3 (Fig. 1, Fig. 2).
Conclusion |
Les curages inguinaux sont des procédures chirurgicales morbides dont il convient de bien poser les indications. Cependant, les complications sont presque exclusivement mineures et le bénéfice oncologique est indiscutable. Les patients très comorbides et le temps opératoire sont des facteurs de risque de complications de ces curages. Les survies sans récidive, spécifique et globale sont intimement liées au stade ganglionnaire.
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Vol 31 - N° 13
P. 856 - novembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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