Chez les patients avec IRM prostatique négative, la question se pose de ne pas effectuer de biopsies prostatiques (BP), notamment en cas de faible suspicion clinique. L’objectif de cette étude était de décrire la prévalence du cancer de prostatique significatif (CaP-S) et d’évaluer l’impact de la densité du PSA (dPSA) sur la détection de CaP-S lorsque l’IRM est négative.

De juin 2013 à janvier 2020, nous avons réalisé une étude multicentrique rétrospective chez tous les patients ayant une IRM multiparamétrique négative et qui ont bénéficié de BP transrectales échoguidée avec fusion échographie–IRM élastique utilisant UroStation™ (Koelis, Grenoble, France). Le critère de jugement principal était la présence de CaP-S (ISUP≥2). Les facteurs prédictifs étudiés étaient l’âge, le PSA, la dPSA, le volume prostatique à l’IRM, et les antécédents de BP. L’analyse statistique était réalisée en univariée et multivariée.

Nous avons inclus 447 patients, tous avaient une IRM négative avant BP. La prévalence du CaP-s était de 4,4 % (19/447) (Tableau 1). Avec un âge<65 ans, la prévalence du CaP-S était de 2,3 %. Avec une dPSA<0,15ng/mL/cm³, la prévalence du CaP-S était de 1 %. Il n’y avait aucun CaP-S chez les patients ayant un âge<65 ans et une dPSA<0,15ng/mL/cm³. En revanche, avec une dPSA≥0,15ng/mL/cm³, le taux de CaP-S était de 10,5 % (Fig. 1). En analyse multivariée, la dPSA≥0,15ng/mL/cm³ (OR=9,65, IC95 % : 2,85–45,22, p=0,001) et l’âge≥65 ans (OR=3,90, IC95 % : 1,47–11,59, p=0,009) restaient des facteurs prédictifs indépendants de CaP-S (Tableau 2).

Nos résultats suggèrent que les BP pourraient être omises en cas d’IRM négative avec une dPSA<0,15ng/mL/cm³, particulièrement chez les patients âgés de moins de 65 ans. Des essais prospectifs randomisés peuvent être nécessaires pour conforter cette stratégie.