Embolisations d’adénomes prostatiques - 26/09/21
Résumé |
Introduction |
L’hyperplasie Bénigne de la Prostate (HBP) touche 50 % des hommes à partir de l’âge de 60 ans et dégrade leur qualité de vie par son retentissement sur la fonction urinaire. La prise en charge est graduelle, en fonction du retentissement fonctionnel et de la présence de complications éventuelles. En cas d’échec du traitement médical, on proposera au patient un geste invasif dont la nature dépendra des priorités du patient, de l’accès aux différentes techniques, du contexte et de la taille de la prostate. Depuis 10 ans, l’embolisation des artères prostatiques s’est imposée comme une alternative au traitement chirurgical.
Principe de l’embolisation des artères prostatiques |
Le traitement intentionnel de l’HBP par embolisation artérielle a été proposé par Carnevale en 2010 et par Pisco en 2011 après une expérience d’études préliminaires réalisées sur l’animal par Carnevale en 2009.
Le principe repose sur le cathétérisme hyper sélectif des artères prostatiques droites et gauches avec un micro-cathéter, sous fluoroscopie et guidage 3 D. Ensuite, on réalise un injection de produit de contraste qui permet grâce à des images de type scanner dans les trois plans de l’espace de vérifier que l’artère vascularise la moitié de la prostate homolatérale et pas d’autres organes. Ensuite, on injecte très progressivement, en flux libre, des microbilles calibrées (300 à 500μm) jusqu’à interruption du flux. Cette ischémie entraîne une diminution du volume prostatique et/ou une diminution de la pression exercée par la prostate sur l’urètre prostatique.
L’intervention est réalisée en ambulatoire sans pose de sonde urinaire. Le patient aura typiquement une amélioration progressive de ses symptômes après 2 à 3 semaines qui se stabilisera à 3 mois. Typiquement l’amélioration de l’IPSS est d’environ 10–12 points mais il existe environ 20 % des patients qui ne bénéficient pas de l’intervention, que l’on adressera à la chirurgie ou à un traitement médical renforcé. Un des avantages important de l’embolisation par rapport à la chirurgie est qu’elle permet de maintenir une éjaculation antérograde. Il est aussi possible de traiter par embolisation les patients souffrant d’une rétention aiguë d’urine, en cas d’échec du traitement de référence (TWOC : pose d’une sonde associée à 48h de traitement alpha-bloquants et essai de désondage). Dans ce cas, on proposera au patient une tentative d’ablation de sonde 15 j après l’embolisation qui permet un désondage chez 70 % des patients. En cas d’échec de remise en route d’une vidange vésicale satisfaisante on réalisera une nouvelle tentative après 15 j à nouveau soit 1 mois après l’embolisation.
Résultats |
Les études randomisées contre résections endoscopiques ont montré une équivalence de résultat en termes de réduction d’IPSS mais un peu moins bon sur l’augmentation du débit urinaire.
Une étude randomisée contre « placebo » a montré une supériorité de l’embolisation ce qui renforce le niveau de preuve.
Conclusion |
L’embolisation est efficace au prix de complications très rares. Elle se positionne aujourd’hui chez des patients refusant la chirurgie ou chez qui elle est contre-indiquée chez les patients dont la prostate mesure plus de 50ml.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Adénome prostatique, Embolisation
Plan
Vol 46 - N° 5S
P. S13 - octobre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?