Les manifestations hépatiques et biliaires au cours des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin sont très fréquentes, avec une prévalence estimée à 40 %. La gravité des troubles varie de la simple augmentation asymptomatique des tests biologiques hépatiques jusqu'à la survenue d'une pathologie sévère pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Si certaines causes sont évidentes, l'enquête étiologique est parfois difficile, vu la multiplicité des causes possibles. Il peut s'agir d'une pathologie spécifiquement associée aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) (cholangite sclérosante primitive, hépatite auto-immune, hépatite granulomateuse), indirectement liée à la MICI (stéatose, lithiase biliaire), liée à la gravité de la MICI (thrombose porte, abcès hépatique), ou secondaire aux thérapeutiques de la MICI (hépatite médicamenteuse, réactivation virale). La cholangite sclérosante primitive est la manifestation hépatobiliaire la plus spécifique des MICI. Elle entraîne un sur-risque de survenue de néoplasie biliaire et colique. Le retard de diagnostic est préjudiciable du fait d'un retard dans la prise en charge de l'hépatopathie et en raison des implications sur le traitement de la maladie intestinale qui peut être retardé ou modifié. Une collaboration étroite entre hépatologues et gastroentérologues est nécessaire.