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Consommations d’antibiotiques pendant la première vague COVID-19 dans les établissements de santé - 03/08/21

Doi : 10.1016/j.idnow.2021.06.115 
A. Jouzeau 1, A. Chabaud 2, M. Péfau 3, L. Dugravot 1, F. Lieutier-Colas 1, L. Simon 1, C. Dumartin 3
1 CHU de Nancy, Nancy, France 
2 CHU de Limoges, Limoges, France 
3 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 

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Résumé

Introduction

Lors de la première vague de l’épidémie de COVID-19, la réduction d’activité des établissements de santé (ES), notamment en chirurgie, a pu entraîner un moindre recours aux antibiotiques. Toutefois, l’accueil de nombreux patients atteints de COVID-19 a engendré la prescription de traitements antibiotiques visant à prévenir ou traiter des (suspicions de) surinfections bactériennes. Les consommations d’antibiotiques au premier trimestre 2020 (début de première vague) ont été comparées à celles du deuxième trimestre (pic de la première vague) afin d’estimer l’impact de l’épidémie sur l’utilisation d’antibiotiques.

Matériels et méthodes

Les consommations d’antibiotiques à visée systémique dispensés dans les services d’hospitalisation complète ont été recueillies pour la période du 1er janvier au 31 mars 2020 (T1) puis du 1er avril au 30 juin 2020 (T2), dans des ES volontaires participant à la surveillance nationale SPARES, et ayant indiqué avoir accueilli ou non des patients COVID-19. Elles ont été exprimées en nombre de doses définies journalières (DDJ) pour 1000 journées d’hospitalisation (JH) et comparées entre T1 et T2 dans les secteurs d’activité clinique de réanimation, médecine et soins de suite et réadaptation (SSR) (test de Wilcoxon des rangs signés).

Résultats

Dans les 118 ES ayant accueilli des patients COVID-19 (C+) en T1 et T2 et les 75 ES n’en ayant pas accueilli (C−), l’activité en nombre de JH avait diminué de 14 % et 13 % respectivement. La consommation globale d’antibiotique était plus faible en T2 par rapport à T1 dans 35 secteurs de réanimation C+ (−19 %), 72 secteurs de médecine C+ (−9 %) et 25 secteurs de médecine C− (−19 %), ainsi que dans 37 SSR C− (−14 %). En réanimation, les consommations d’azithromycine, ceftriaxone, cefotaxime et amoxicilline–acide clavulanique étaient significativement plus faibles en T2 et celle de ceftazidime significativement plus élevée. La consommation d’antibiotiques était plus élevée en T2 dans 43 secteurs de SSR C+ (+6 %), avec une consommation de ceftriaxone significativement plus élevée.

Conclusion

Globalement, la pression de sélection antibiotique semble avoir été plus faible en T2 dans les ES volontaires ayant fourni des données de consommation par secteur d’activité clinique, qu’ils aient accueilli ou non des patients COVID-19. Cette tendance peut être liée à la réduction d’activité liée, d’une part, aux déprogrammations, et d’autre part, au confinement qui a réduit le nombre d’infections nécessitant potentiellement une hospitalisation. De plus, la mobilisation des comités anti-infectieux a pu conduire à la diffusion de recommandations de bon usage des antibiotiques pour les patients COVID-19 avant même la parution de l’avis du HCSP en juin. Toutefois, s’agissant de données agrégées de dispensation et non de données individuelles d’administration, un effet stockage en T1 ne peut être écarté. L’effet à moyen terme sur les résistances bactériennes reste à évaluer.

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Vol 51 - N° 5S

P. S54 - août 2021 Retour au numéro
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