État des lieux des prescriptions de daptomycine au sein d’un établissement de santé hospitalo-universitaire - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
La daptomycine, antibiotique de la classe des lipopetides actif sur les bactéries à Gram positif, a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2006 dans les infections de la peau et des tissus mous (IcPTM), les endocardites infectieuses du cœur droit ainsi que les bactériémies associées ou non à l’une des deux premières indications. Son utilisation s’est fortement développée dans notre établissement avec des consommations allant de 3,34 doses définies journalières pour 1000 journées d’hospitalisations en 2015 à 20,85 en 2019. Cette étude a donc pour objectifs de faire un état des lieux des prescriptions de daptomycine au sein d’un centre hospitalo-universitaire de 2500 lits et d’en vérifier l’adéquation aux recommandations.
Matériels et méthodes |
Les prescriptions informatisées de daptomycine du mois de juillet 2020 ont été extraites du logiciel d’aide à la prescription pour l’ensemble des services à l’exception des réanimations, urgences et de l’hémodialyse. Les données clinicobiologiques ont été recherchées dans les dossiers des patients (indication, posologie, prélèvement bactériologique, suivi biologique).
Résultats |
Une cohorte de 58 patients (âge moyen 62,3 ans [2 ans ; 88 ans] et sex-ratio H/F de 1,4) a été traitée par daptomycine sur le mois étudié. Les prescriptions émanaient principalement des services d’orthopédie (45 % ; n=26), de chirurgie vasculaire (10 % ; n=6) et de maladies infectieuses (9 % ; n=5). La daptomycine a été utilisée dans 81 % des cas (n=47) dans une indication hors AMM, notamment dans le traitement des infections sur matériel (29 % ; n=17) et les infections ostéoarticulaires (22 % ; n=13). Dans 68 % des cas (n=40) la daptomycine a été initiée en probabiliste. Après documentation bactériologique, le traitement a été switché pour un autre antibiotique pour 60 % des patients (n=35), poursuivi pour 35 % (n=20) et toute prise en charge anti-infectieuse a été arrêtée pour 5 % des patients. L’avis d’un référent infectiologue a été donné pour 63 % des prescriptions (n=39). Ces avis avaient été validés dans le cadre d’une concertation pluridisciplinaire dédiée aux infections ostéoarticulaires compliquées pour 15 patients (26 %). La posologie était supérieure ou égale à 10mg/kg dans 76 % des cas (n=44). La durée moyenne du traitement était de 14 jours [3 jours ; 42 jours]. Le suivi plasmatique de la créatine phosphokinase (CPK) a été mesurée à l’initiation pour seulement 22 patients (38 %) et au moins une fois au cours du traitement pour 33 patients (n=57). Les résultats de cette cohorte concordent avec le positionnement de la daptomycine dans les recommandations essentiellement en dehors de ses indications d’AMM, notamment en raison de sa vitesse de bactéricidie et de son action sur le biofilm bactérien. Néanmoins, sa prescription nécessite d’être encadrée.
Conclusion |
Cette étude souligne l’importance de l’avis d’un référent et/ou de concertations pluridisciplinaires dans le bon usage de la daptomycine. Une optimisation du suivi thérapeutique est en cours avec le paramétrage de l’outil d’aide à la prescription informatisé.
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Vol 51 - N° 5S
P. S48 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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