Sous-utilisation du céfépime dans la prise en charge des entérobactéries du groupe 3 - 03/08/21
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Résumé |
Introduction |
Les recommandations de mai 2019 de la HAS validées par la SPILF recommandent de privilégier le céfépime (FEP) pour la prise en charge des infections à entérobactéries du groupe 3 (EB3) en l’absence de BLSE pour limiter le risque de sélection de sous-populations hyperproductrices de céphalosporinases et préserver les pénèmes. La consommation de FEP de notre CHU est passée de 2016 à 2019 de 1 à 4 DDJ/1000 journées d’hospitalisation. Un audit sur le bon usage du FEP, réalisé entre 2018 et 2019, avait montré que 97,2 % de ses indications étaient en accord avec les recommandations de la HAS, mais ne permettait pas d’exclure une éventuelle sous-utilisation. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’usage du FEP dans la prise en charge des infections à EB3.
Matériels et méthodes |
Nous avons étudié prospectivement du 20/10/2020 au 10/12/2020 tous les dossiers de patients pour lesquels un isolat bactériologique qui poussait à Citrobacter freundii complex, Klebsiella aerogenes, Enterobacter spp, et Hafnia spp (EB3 qui ont le taux de mutations responsables de céphalosporinases déréprimées le plus élevé) en excluant les colonisations. L’infectiologue, prévenu par le laboratoire, évaluait l’antibiothérapie éventuellement prescrite et proposait des modifications si nécessaire, en se référant aux recommandations de la HAS. Le pharmacien s’assurait a posteriori de l’observance de ses recommandations. La fréquence de prescription de FEP a été comparée avant et après intervention de l’infectiologue à l’aide d’un test du Chi2, avec un seuil de significativité de 5 %.
Résultats |
Les 32 infections incluses (16 bactériémies, 7 infections urinaires, 5 infections intra-abdominales, 4 infections ostéoarticulaires), le plus souvent à E. cloacae complex (25/34), étaient issues surtout des services de gastro-entérologie (9/32) et d’orthopédie (6/32). Une antibiothérapie était déjà prescrite dans 25 cas (78 %). Le FEP, indiqué dans 20 cas (62,5 %), était déjà prescrit dans 6/20 cas (30 % des indications) et a été introduit dans 14 cas (70 % des indications) dont 5 déjà traités par pipéracilline–tazobactam. L’intervention de l’infectiologue a eu un impact significatif sur la fréquence de prescription de FEP (p<0,035). Les mesures proposées par l’infectiologue ont été suivies dans 100 % des cas.
Conclusion |
Le FEP est sous-utilisé dans notre établissement, en partie en raison d’une sur-utilisation de la pipéracilline–tazobactam. L’intervention de l’infectiologue a permis d’augmenter significativement la fréquence de prescription du FEP. Un conseil antibiotique sera désormais diffusé par le laboratoire en cas d’EB3 isolée d’hémoculture(s) et un chapitre a été ajouté dans le guide d’antibiothérapie local rappelant les indications et les posologies du FEP.
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Vol 51 - N° 5S
P. S47-S48 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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