Création d’une équipe de coordination dédiée à la vaccination Covid-19 dans les communes isolées de Guyane - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
L’épidémie de Covid-19 a touché moins durement la Guyane que de nombreux territoires dans le monde. La proximité du voisin brésilien et le risque de dissémination du variant 20J/501Y.V3 dit amazonien nécessite la mise en place urgente d’une couverture vaccinale satisfaisante. Loin du littoral et de ses 3 CH (Cayenne, Saint Laurent du Maroni et Kourou) vivent plus de 50000 personnes, isolées, multiculturelles et souvent précaires. Elles dépendent au plan sanitaire de 17 centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS). Une équipe de coordination a été recrutée pour gérer la mise en place de la vaccination dans ces territoires isolés avec le vaccin Pfizer/BioNtech, seul disponible en Guyane.
Matériels et méthodes |
Une équipe « Coordination Covid CDPS » composée d’une infirmière coordinatrice, d’un logisticien, d’une secrétaire et de 2 infectiologues a été recrutée février 2021. Elle travaille de manière coordonnée avec l’équipe de coordination des CDPS, l’Equipe Mobile de Santé Publique en Commune (EMSPEC) qui assure la sensibilisation des populations de ces territoires à la vaccination, la direction de l’hôpital et l’ARS.
Résultats |
(1) Déploiement de la vaccination dans les CDPS en respectant des conditions de conservation contraignantes du vaccin dans un contexte tropical chaud et humide. Certains CDPS sont difficiles d’accès et nécessitent un transport des glacières par avion, hélicoptère, 4×4 ou pirogue. (2) Au plan ressources humaines, nécessité de monter en charge rapidement en redéployant et/ou recrutant des personnels paramédicaux et médicaux dans un territoire faiblement doté. (3) Nécessité d’une adaptation permanente du fait de modifications répétées de la cible vaccinale, avec un âge abaissé à 30 ans à l’échelle régionale, et à 18 ans sur le fleuve Oyapock, frontière de l’Est avec le Brésil. 4. Intégration de la dimension transfrontalière, la forte demande vaccinale des citoyens de la rive brésilienne de l’Oyapock, motivés par la gravité de l’épidémie dans leur pays et le retard au déploiement vaccinal dans l’Amapá. La coordination infirmière s’est articulée avec l’action des médecins coordinateurs allant au-devant des équipes soignantes des CDPS, et avec la coordination de l’EMSPEC qui travaille à sensibiliser les populations en vue d’une meilleure acceptation des vaccins.
Conclusion |
L’équipe de coordination Covid, centrée autour de son IDE coordinatrice, a permis de débuter la vaccination dans plus d’une dizaine de communes isolées, soit sous forme de microactions, comme en pays amérindien du Haut Oyapock, soit sous forme d’actions coup de poing avec plusieurs centaines de vaccination sur un temps court, comme à la ville frontière de Saint Georges de l’Oyapock suivi d’un vaccinodrome, soit à la mise en place d’une vaccination régulière au fil de l’eau comme à Maripasoula sur le fleuve Maroni frontière avec le Suriname. L’augmentation progressive de l’acceptabilité vaccinale nécessitera progressivement un recadrage et un redimensionnement de cette équipe de coordination.
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Vol 51 - N° 5S
P. S138-S139 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.