Proposition systématique d’un suivi alterné ville–hôpital aux patients sous PrEP : enquête de pratique auprès des médecins généralistes - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
La prophylaxie pré-exposition (PrEP), accessible en France depuis janvier 2016 et renouvelable par les médecins généralistes (MG) depuis mars 2017, est venue s’ajouter aux autres stratégies de prévention du VIH. Depuis juillet 2018, l’hôpital de jour de maladies infectieuses (HDJ) d’un CHU propose systématiquement un suivi alterné par son médecin traitant à chaque patient sous PrEP l’acceptant.
L’objectif de notre travail était d’étudier l’implication et l’évolution des pratiques des MG dans le suivi alterné ville/hôpital de leurs patients sous PrEP.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené du 11 décembre 2019 au 14 février 2020 une étude descriptive à l’aide d’un questionnaire administré par mail ou par téléphone à l’ensemble des 130 MG ayant au moins un patient avec une PrEP suivi à l’hôpital de jour du CHU.
Résultats |
Parmi les 97 MG ayant répondu (taux de réponse 74,6 %), 52 (53,6 %) suivaient en alternance avec l’hôpital au moins un patient, dont 22 un seul et 23 entre 2 et 5. Il n’y avait pas de différence significative entre les MG renouvelant ou non la PrEP en fonction du sexe (p=0,83), de l’âge (p=0,37) ou de la structure d’exercice (p=0,062). Ceux exerçant à proximité du CHU étaient plus nombreux à renouveler la PrEP (p<0,001). Un tiers des 52 MG qui ont renouvelé au moins une fois la PrEP ne connaissait pas ce traitement lors de la première consultation de suivi alterné et 76,9 % n’étaient pas à l’origine de l’orientation du patient vers ce traitement. Après la première consultation du suivi alterné, 67,3 % des MG pensaient que leur pratique en termes de prévention du VIH avait évolué et 82,7 % que leurs connaissances sur la PrEP s’étaient améliorées. Parmi ces 52 MG, seuls 12 (23 %) étaient prêts à initier la PrEP et assurer un suivi complet. Ils se caractérisaient par le plus grand nombre de patients sous PrEP (p=0,038) et une plus grande facilité à aborder la santé sexuelle avec leurs patients (p=0,042). Les 40 autres MG préféraient maintenir un suivi alterné avec un spécialiste, même si 21 (40 %) se disaient prêts à initier la PrEP.
Conclusion |
La majorité des médecins renouvelant la PrEP notait une évolution de leur pratique et était prête à l’initier, même si la plupart restait favorable à un suivi alterné avec un spécialiste infectiologue ou en santé sexuelle.
Des interventions sont nécessaires pour améliorer les connaissances des médecins déjà sensibilisés et modifier les perceptions des médecins encore réticents afin de faciliter l’accès à cette prévention.
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Vol 51 - N° 5S
P. S130 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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