Pratiques de dépistage du VIH chez les personnes nouvellement infectées en 2019 dans l’enquête ANRS OMaPrEP 95041 - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
L’épidémie du VIH reste active en France malgré les différentes actions mises en place parmi lesquelles l’implémentation de la PrEP en 2016 ; mais au sein de l’objectif 90/90/90 fixé par l’OMS, le dépistage en France reste insuffisant.
Matériels et méthodes |
Analyse des données de l’enquête nationale sur les opportunités manquées de PrEP réalisée auprès des personnes ayant un nouveau diagnostic d’infection récente au VIH défini par un test sérologique incomplet ou un antécédent de test négatif dans les 6 derniers mois entre 04/2019 et 10/2020. La fréquence et le lieu de dépistage ont été analysés selon l’âge, le sexe et le mode de contamination.
Résultats |
Parmi les 636 nouvelles découvertes de séropositivité au VIH, 224 (35 %) étaient des infections récentes et les données de 185 patients ont pu être analysées. Ce sont majoritairement des hommes (177, 96 %), d’âge médian 33 (27–46) ans, nés en France métropolitaine (132, 72 %). Une activité de chemsex est rapportée chez 37% (68).
Le mode de contamination est sexuel pour 175 hommes (149 [90,5 %] par relations avec un homme [HSH] et 18 [10,3 %] hétérosexuel ; par usage de drogues pour 2 hommes, après accident d’exposition à risque viral pour 2 hommes et est indéterminé chez 6 hommes). Huit femmes ont été incluses, toutes contaminées par relation sexuelle avec un homme : 8 (4,3 %). Les HSH sont significativement plus jeunes que les autres (p=0,01).
La réalisation d’un dernier test dans l’année est plus fréquente chez les HSH vs les autres hommes (88 % vs 70 % ; p=0,08) et d’un test au moins une fois par semestre plus fréquente chez les HSH vs les autres hommes (62 % vs 32 % ; p=0,01) ainsi que chez les plus jeunes (32 [27–40] vs 39 [29–48] ; p=0,01). Le très faible effectif de femmes ne permet pas d’identifier un profil de recours au dépistage.
En général, les dépistages sont réalisés dans un laboratoire d’analyses après prescription médicale pour 69 %, dans un CEGIDD pour 22 % et par autotest pour 10 %, sans différence selon le sexe ou le mode de contamination. Le dépistage au CEGIDD (vs autres lieux/modes) concerne des patients significativement plus jeunes (28 ans [25–33] vs 36 [29–47] ans ; p≤0,0001) et sur prescription médicale (vs autres lieux/modes), des patients en tendance plus âgés (35 ans [28–47] vs 32 [26–41] ; p=0.07).
Conclusion |
La fréquence de dépistage chez les HSH nouvellement infectées témoigne de prise de risques interrogeant sur les causes de non prise de PrEP. Ces données, collectées chez des personnes nouvellement infectées, soulignent la nécessité de maintenir les campagnes de prévention du VIH également vers les hétérosexuels, hommes et femmes, de renforcer auprès de ces populations le recours au dépistage et de développer les actions de dépistage pro-active et notamment le recours à l’autotest.
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Vol 51 - N° 5S
P. S126 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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