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Facteurs de risque de dépistage tardif au sein d’une zone de forte prévalence du VIH : étude comparative sur 10 ans entre deux hôpitaux régionaux des DOM TOM situés dans des localités distinctes - 03/08/21

Doi : 10.1016/j.idnow.2021.06.281 
E. Louaisil 1, M. Nacher 2, J. Adoissi 1, F. Samou Fantcho 1, O. Epaulard 3, E. Ouedraogo 4
1 CHOG, Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane française 
2 CHAR, Cayenne, Guyane française 
3 CHUGA, Grenoble, France 
4 CHU, Bobigny, France 

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Résumé

Introduction

L’étude se déroule dans une zone des DOM TOM de forte incidence du VIH, qui est évaluée à 896/millions d’habitants/an.

L’objectif de cette étude était de comparer le statut immunologique des patients séropositifs pour le VIH au diagnostic, entre les sujets dépistés dans le centre hospitalier A (CH A) et ceux dépistés dans le centre hospitalier (CH B). Les objectifs secondaires étaient d’identifier les facteurs de risque de dépistage tardif dans les deux centres.

Matériels et méthodes

Nous avons mené une étude observationnelle rétrospective, bicentrique, incluant tout patient majeur diagnostiqué séropositif pour le VIH dans le CH A, d’une part, et dans le CH B, d’autre part, entre 2007 et 2017 via le logiciel nadis. Le critère de jugement principal était le statut immunologique au diagnostic, critère composite associant le stade CDC et le taux de lymphocytes T CD4. Le dépistage était considéré comme tardif si, au diagnostic, les CD4 étaient inférieurs à 200/mm3 et/ou si le stade CDC était C.

Résultats

Sept cent trente-trois patients ont été inclus sur les 1137 éligibles dont 289 dans le bras CH A et 444 dans le bras CH B.

Dans le bras CH A, 140 patients (48 %) sur 289 ont été diagnostiqués à un stade tardif contre 139 patients (31 %) dans le bras CH B. Il y avait statistiquement plus de patients dépistés à un stade tardif au CH A qu’au CH B (p<0,05, OR : 2,06, IC95 % [1,52–2,80]).

Les facteurs de risque de dépistage tardif dans le bras CH A étaient le sexe masculin (p<0,05, OR : 3,27, IC95 % [2,01–5,31]), être âgé de 30 à 49 ans (p<0,05, OR : 2,54, IC95 % [1,58–4,08]) et la présence d’une co-infection VHB et/ou VHC (p<0,05, OR : 3,40, IC95 % [1,07–10,80]). Dans le bras CH B, les facteurs de risque de dépistage tardif étaient également le sexe masculin (p<0,05, OR : 2,02, IC95 % [1,34–3,05]) et être né dans le pays limitrophe du CH A (OR : 2,88, IC95 % [1,11–7,46]).

Être dépistée à l’occasion d’une grossesse était un facteur protecteur au CH A (p<0,05, OR : 0,14, IC95 % [0,06–0,33]) et au CH B (p<0,05, OR : 0,28, IC95 % [0,10–0,82]).

Conclusion

L’infection par le VIH était diagnostiquée à un stade plus tardif au CH A qu’au CH B.

Au sein du pays limitrophe du CH A, avant 2015, la thérapie anti-rétrovirale n’était recommandée que si le taux de CD4 était inférieur à 200/mm3. La frontière poreuse séparant notre zone géographique d’étude de ce pays limitrophe, apparaît comme un lieu de transmission active. Instaurer une politique de dépistage systématique et précoce, ciblant les hommes nés au sein de ce pays limitrophe, au même titre que les femmes au début de leur grossesse est une priorité pour lutter contre l’épidémie du VIH dans notre zone géographique d’étude.

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Vol 51 - N° 5S

P. S126-S127 - août 2021 Retour au numéro
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