La toxoplasmose amazonienne (TA) est-elle toujours grave ? Étude rétrospective de 2002 à 2019 - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
La TA est connue pour causer des formes sévères chez l’adulte immunocompétent. Cependant, la constatation de formes ambulatoires (FA) fréquentes doit amener à s’interroger sur la diversité clinique observée dans cette population. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques des FA recueillies dans le cadre d’un projet plus global sur des cas de toxoplasmose de l’adulte immunocompétent hospitalisés ou vus en consultation.
Matériels et méthodes |
Ce travail rétrospectif sur dossiers (2002–2019) a inclus les patients non immunodéprimés et âgés d’au moins 18 ans. Les femmes enceintes asymptomatiques avec une séroconversion ont été exclues. Le diagnostic de toxoplasmose était retenu sur une clinique compatible associée à une PCR toxoplasmose positive ou une séroconversion objectivée ou une sérologie avec IgM positives.
Résultats |
Sur un recueil initial de 171 patients, 70 (41 %) présentaient une FA. L’âge médian était de 31,5 ans (19–71) pour un sex-ratio de 1,5. Les patients sont peu comorbides (3 diabétiques et 6 hypertendus).
Le symptôme majoritaire était la fièvre (64/70), suivi des adénopathies (46/70) à prédominance cervicale dont 39 patients avec une atteinte pure (56 % des FA), puis des diarrhées (19/70), de signes respiratoires à type de toux (10/70) et des rashs cutanés (8/70). Deux cas de toxoplasmose oculaire étaient retrouvés et aucun décès.
La biologie complète n’a pu être collectée pour tout patient, exceptée la sérologie confirmant une toxoplasmose active. Une éosinophilie (< 1,5 G/L) était présente chez 9/52 patients, les transaminases étaient en moyenne à 2N (29/49), la moyenne des LDH (28 patients) et des CPK (33 patients) étaient respectivement 438 et 327 UI/L, 39/41 avaient une fonction rénale normale et 11/44 avaient une hyponatrémie.
L’ethnie, renseignée dans 47 cas, retrouvait 25 Amérindiens (53 %), 7 Bushinengues, 8 Caucasiens et 7 Créoles.
Sur 36 PCR réalisées, 10 étaient positives dans le sang. Le génotypage, possible dans un seul cas, révéla une souche amazonienne pour une FA ganglionnaire pure.
La prise en charge, renseignée dans 61 cas, indiqua un délai moyen de traitement de 36 jours dont 83 % des patients traités par Bactrim (30/36) et une abstention thérapeutique chez 25 patients.
Conclusion |
Ce travail identifie un tableau clinique de la FA de la TA associant une atteinte ganglionnaire, de la fièvre, des troubles digestifs fréquents et parfois des signes respiratoires modérés. Les Amérindiens sont majoritaires, contrairement à ce qui est connu dans les formes graves, sans pouvoir distinguer ce qui relève du terrain génétique, de la co-évolution avec des souches amazoniennes ou du degré d’exposition. La TA était jusqu’alors présentée au travers de ses formes pulmonaires graves mais un patient avec une forme ganglionnaire pure a permis d’isoler une souche amazonienne. Nous estimons qu’il est justifié de tenter d’isoler la souche parasitaire dans le sang lorsqu’une FA de TA est suspectée.
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Vol 51 - N° 5S
P. S119 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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