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Record d’incidence de la fièvre Q aiguë en milieu carcéral amazonien français - 03/08/21

Doi : 10.1016/j.idnow.2021.06.269 
T. Bonifay 1, M. Daniel 1, V. Schiemsky 1, E. Vierendeels 1, M. Demar 1, A. Pastré 1, K. Hamiche 1, E. Beillard 2, L. Epelboin 1
1 CH de Cayenne, Cayenne, Guyane française 
2 Institut Pasteur de Guyane, Cayenne, Guyane française 

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Résumé

Introduction

La fièvre Q est une zoonose ubiquitaire due à la bactérie intracellulaire Coxiella burnetii. En Guyane, sa présentation est pulmonaire dans plus de 90 % des cas, et elle représente 24 à 38 % des pneumopathies communautaires hospitalisées à Cayenne. La Guyane est le territoire présentant l’incidence la plus élevée au monde avec un taux moyen stable de 37 cas pour 100 000 hab contre 0,32 à 0,58 cas pour 100 000 hab en métropole. Durant ces 2 dernières années, il a été identifié au centre pénitentiaire (CP) de Guyane une augmentation du nombre de cas de fièvre Q aiguë. L’objectif principal de cette étude était de décrire l’épidémiologie des cas recensés.

Matériels et méthodes

Une étude rétrospective a été menée au centre pénitentiaire de Rémire Montjoly, commune adjacente à Cayenne, afin de recenser les cas de fièvre Q aiguë des patients incarcérés entre 2010 et 2021. Le diagnostic reposait sur un tableau de fièvre accompagné ou pas de signes respiratoires, et une séroconversion entre j0 et j21. Toutes les sérologies fièvre Q de Guyane ont été réalisées à l’institut Pasteur de Guyane. Le taux d’incidence annuel a été calculé sur la base de la population carcérale connue année par année.

Résultats

Sur la période d’étude 16 patients ont eu un diagnostic de fièvre Q aiguë. Entre 2010 et 2019, 5 cas ont été recensés contre 11 cas entre janvier 2020 et mars 2021. La moyenne d’âge était de 38 ans (min–max : 21–52 ans). Tous les cas étaient des hommes et 37,5 % présentaient au moins une comorbidité dont 1 VIH et 2 hépatites B chroniques. La présentation clinique était typique avec une forte fièvre et manifestation pulmonaire, 14 patients (93 %) présentaient un foyer radiologique. Tous les patients étaient incarcérés depuis au moins 2 mois avec une durée d’incarcération moyenne de 17 mois (min–max : 2–80 mois). Les cas étaient principalement survenus entre janvier et mars (n=7) et juin et août (n=7). Le taux d’incidence annuel en 2019, 2020 et 2021 était respectivement de 121, 525 et 512/100 000 hab.

Conclusion

La présentation clinique des cas de fièvre Q aiguë diagnostiquée au CP de Guyane était typique et similaire aux cas décrits en extra-carcéral. Le taux d’incidence calculé était 10 fois supérieur à celui décrit en Guyane, lequel est déjà le plus élevé au monde. La raison de cette sur incidence n’est pas évidente et l’origine de la contamination reste mystérieuse. Si en Guyane, le réservoir de la fièvre Q n’est pas chez le bétail comme ailleurs dans le monde, mais probablement au sein de la faune sauvage et les chiens, on ne sait pas comment les prisonniers se sont contaminés. Il existe des réservoirs potentiels dans le CP tels que les hirondelles et ou des rats. Il est aussi possible que l’origine soit extérieure avec contamination par le vent en provenance de la forêt. Une enquête prospective mérite d’être menée qui permettrait de comprendre l’origine de la contamination des personnes incarcérées, et aussi plus généralement le cycle épidémiologique en Guyane, mal connu.

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Vol 51 - N° 5S

P. S119-S120 - août 2021 Retour au numéro
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