La diarrhée du voyageur (DV) peut survenir chez 10 à 40 % des voyageurs selon la destination et les caractéristiques du voyageur. Il s’agit généralement d’une maladie aiguë, mais chez certains patients, les symptômes peuvent persister.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un diagnostic médical courant mais mal compris, pour lequel la prise en charge et le traitement restent incertains. Les infections gastro-intestinales ont été décrites comme un facteur de risque de développement du SII depuis le début des années 1960 et, plus récemment, des études ont rapporté un risque accru de SII après un épisode de diarrhée du voyageur (DV). Nous rapportons notre expérience dans le SII survenant après un épisode de DV.

Notre centre a une importante activité de médecine du voyage. Notre centre fait partie d’un réseau international de médecine des voyageurs (GeoSentinel). Nous avons analysé de façon rétrospective les consultations pour DV et leur devenir sur les 2 dernières années.

Entre 2018 et 2020, sur 1200 voyageurs 70 ont été vus pour des symptômes digestifs, parmi lesquels 8 (10 %) répondaient aux critères de Rome III pour le SII. Tous les patients avaient eu un bilan sanguin et des analyses de selles complètes ainsi qu’un traitement antiparasitaire d’épreuve avant de conclure au SII. Le sex-ratio était de 1, l’âge médian était de 42,5 ans min–max [25–67]. Cinq voyageaient pour raisons touristiques et 3 pour raisons professionnelles. La durée médiane des voyages était de 33 jours [29–274] et étaient en Afrique (n=5, 62 %), Asie (n=2) et Amérique du Sud (n=1).

Le SII post-DV est un motif de consultation qui représente environ 1 % des consultations des voyageurs. Toutefois, cette pathologie implique de nombreuses explorations diagnostiques. À ce jour, l’absence de traitement efficace laisse les patients et leurs médecins le plus souvent dans des situations d’échecs. Des thérapeutiques innovantes comme la TMF devront être discuter dans un futur proche.