Effets indésirables graves associés à l’ivermectine : une étude systématique de pharmacovigilance en Afrique subsaharienne et dans le reste du monde - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
L’ivermectine est connue pour provoquer des encéphalopathies sévères chez les sujets infectés par Loa loa, parasite endémique en Afrique centrale. De plus, des études de cas ont rapporté d’autres effets indésirables graves liés à l’ivermectine, tels que des toxidermies ou des atteintes hépatiques ou rénales. L’objectif de cette étude était d’identifier les effets indésirables graves signalés après l’administration d’ivermectine dans la base de données de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (VigiBase) et de comparer la fréquence de survenue de ces effets après traitement par ivermectine ou après traitement par un benzimidazolé. Enfin, une comparaison des effets rapportés en Afrique subsaharienne à ceux rapportés dans le reste du monde a été réalisée.
Matériels et méthodes |
Tous les effets indésirables graves où un traitement actif sur les nématodes est suspecté ont été extraits de VigiBase. Des analyses de disproportionnalité ont été menées pour étudier les troubles nerveux, cutanés, psychiatriques, respiratoires, rénaux, hépatiques et cardiaques rapportés après l’administration d’ivermectine et d’un benzimidazolé dans le monde, en Afrique subsaharienne et dans le reste du monde.
Résultats |
Au total, 2041 effets indésirables où l’ivermectine ou une molécule benzimidazolée sont suspectées ont été identifiés dont 667 après l’exposition à l’ivermectine (208 en Afrique subsaharienne et 459 dans le reste du monde).
Nous avons montré que les déclarations de toxidermies, d’encéphalopathies et de troubles confusionnels sont plus fréquentes après prise d’ivermectine qu’après la prise de benzimidazolés. Les encéphalopathies ont été signalées non seulement en Afrique subsaharienne mais également dans le reste du monde (odds ratio ajusté de 6,30 et intervalles de confiance à 95 % de 2,68–14,8), soulignant le fait que ces types d’effets graves peuvent survenir en dehors des régions où la loase est endémique.
Conclusion |
Nous avons décrit pour la première fois les effets indésirables graves associés à une exposition à l’ivermectine en fonction de l’origine géographique. Si nos résultats ne remettent pas en cause l’excellent profil de sécurité de l’ivermectine, ils montrent que, comme pour tous les médicaments, une pharmacovigilance appropriée des effets indésirables est indispensable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 51 - N° 5S
P. S118 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?