L'anorexie mentale est une conduite agie qui touche préférentiellement les jeunes filles. Caractérisée par une peur obsédante de prendre du poids, elle implique une réorganisation de la vie du patient autour de comportements compulsifs de restriction et de sélectivité alimentaire parfois associés à des crises de boulimie. De diagnostic souvent tardif, cette conduite pathologique relativement rare mais sévère a des conséquences somatiques graves et un pronostic dominé par le risque létal et la chronicisation. À l'instar de son étiopathogénie considérée comme multifactorielle, sa prise en charge thérapeutique est pluridisciplinaire centrée, premièrement, sur le traitement de la conduite alimentaire avec la prévention des complications somatiques et, deuxièmement, sur des soins psychiatriques intégrant aussi bien une dimension individuelle qu'une dimension familiale. À ce sujet, instaurer une séparation totale entre la patiente et le milieu familial apparaît moins indispensable que de favoriser l'alliance thérapeutique avec les membres de la famille considérés comme des partenaires de soins dont le rôle est essentiel pour penser un processus de guérison.