Analyse des pratiques : Étude descriptive de la vaccination anti-pneumococcique au cours des maladies inflammatoires traitées par immunosuppresseurs et/ou biothérapies - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Les infections à pneumocoque sont fréquentes et potentiellement graves chez les patients atteints de maladies inflammatoires traitées par immunosuppresseurs et/ou biothérapies. Cette population de patients jugée à très haut risque infectieux est soumise à des recommandations vaccinales nationales [1 ]. L’objectif principal de cette étude a été d’évaluer la couverture vaccinale antipneumococcique (VAP) au sein d’un hôpital de jour chez des patients traités par immunosuppresseurs (IS) et/ou biothérapies (BT).
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique dans un service d’hospitalisation de jour de médecine interne et de médecine vasculaire. Le critère de jugement principal de l’étude était l’existence ou non d’une VAP à 13 valences (VPC13) et 23 valences (VPP23) répertoriées dans le dossier informatique de l’hôpital et lorsque cela s’avérait nécessaire appel du médecin traitant. Nous avons également renseigné le temps écoulé entre la date de la vaccination par le VPC13 et le début du traitement initial afin d’estimer l’efficacité vaccinale selon la thérapeutique d’après les dernières données de la littérature. De manière arbitraire, compte tenu du délai moyen d’efficacité de la VAP, nous avons catégorisé préalablement la population étudiée en 4 groupes : groupe 1 : vaccinés plus de 3 semaines avant l’introduction du traitement ; groupe 2 : vaccinés dans les 3 semaines avant l’introduction du traitement ; groupe 3 : vaccinés après l’introduction du traitement ou le jour même et groupe 4 : absence de vaccination tout au long de la prise en charge. Les autres variables étudiées étaient l’âge et le genre. Nous avons également recueilli l’absence de données concernant le statut vaccinal dans le dossier médical et renseigné le délai de vaccination entre le VPC13 et le VPP23 (inférieurs ou supérieur à 8 semaines). Les différents IS renseignés dans l’étude étaient les suivants : corticoïdes, méthotrexate, azathioprine, cyclophosphamide, salazopyrine, mycophénolate mofétil, léflunomide. Les BT concernées étaient : rituximab, anti-TNF alpha, ustékinumab, éculizumab et tocilizumab. Nous avons étudié la couverture vaccinale anti-pneumococcique et le temps écoulé entre la date de la vaccination par le vaccin 13-valents (VPC13) et le début du traitement immunosuppresseur.
Résultats |
Durant la période d’inclusion de 3 mois, 443 dossiers ont été sélectionnées. Finallement, 150 patients consécutifs ont été retenus dans l’étude selon les critères de sélection. Parmi les 150 patients, le taux de vaccination par le VPC13 se répartissait de la manière suivante selon les groupes : 4 % (groupe 1) ; 17,3 % (groupe 2) ; 63,4 % (groupe 3) et 15,3 % (groupe 4). Le taux de vaccination par le VPC13 était de 85 % (127/150), 23 patients (15 %) n’ont pas été vaccinés par le VPC13 (donc non vaccinés par le VPP23 également puisque tous les patients de l’étude vaccinés par le VPP23 ont été vaccinés par le VPC13). La vaccination par le VPC13 se répartie de la manière suivante par rapport à l’introduction du traitement : 21 % avant la mise en route du traitement par IS ou BT et 63 % après le début du traitement. Soixante-dix patients ont bénéficié d’une vaccination selon le schéma vaccinal recommandé (SVR). Le taux brut de vaccination par le SVR (délai d’injection entre le VPC13 et le VPP23 égal à au moins 8 semaines) dans la population étudiée était de 46,7 % (70/150). Le taux de vaccination selon le SVR était de 55,1 % (70/127) dans la population de patients vaccinés par le VPC13. Il apparaît que 21,4 % des patients (15/70) ont bénéficié d’un SVR parmi les patients vaccinés par le VPC13 avant l’introduction du traitement IS ou BT et 78,6 % des patients (55/70) après l’introduction du traitement. Dans notre étude, aucun patient n’a reçu de VPP23 sans avoir été vacciné par le VPC13. Quatre-vingt-deux patients ont été vaccinés par le VPP23 et le VPC13 (54,7 % de la population totale de l’étude [n=150] et 64,5 % des patients ayant bénéficié d’une première injection de VPC13 [n=127]) mais seuls 70 ont bénéficié du SVR (VPP23 au moins 8 semaines après le VPC13). Quarante-cinq patients (35,5 %) ont été vaccinés par le VPC13 et non pas été vaccinés par le VPP23 parmi les patients vaccinés (n=127).
Conclusion |
La couverture vaccinale contre le pneumocoque reste insuffisante chez les patients sous immunosuppresseurs et/ou biothérapies malgré les recommandations officielles. Les résultats de cette étude d’analyse des pratiques nous incite à :
– poursuivre la formation des médecins ;
– optimiser la prescription informatique des vaccins permettant un traçage de la vaccination ;
– réaliser la première vaccination par le VPC13 sur le site de la consultation.
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Vol 42 - N° S1
P. A38-A39 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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