Dermatose bulleuse à IgA linéaire induite par un médicament - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
La dermatose à IgA linéaire (DIGAL) est dermatose bulleuse auto-immune rare. Son étiopathogénie semble le plus fréquemment idiopathique mais des formes induites sont de plus en plus rapportées. Nous rapportons un cas de DIGAL secondaire à la prise d’amoxicilline-acide clavulanique.
Observation |
Patiente âgée de 27 ans ayant développée une éruption vésiculo-bulleuse généralisée au 6e jour d’un traitement par amoxicilline-acide clavulanique prescrit pour une angine. Ses principaux antécédents étaient un diabète de type 1. L’examen clinique a trouvé des vésiculo-bulles disséminées confluentes en placards à contours polycycliques. Les bulles étaient tendues à contenu clair prédominant au niveau des cuisses et de l’abdomen. Le signe de Nikolsky était négatif. Une atteinte de la muqueuse buccale et génitale était objectivée faite d’érosions douloureuses. Il n’y avait pas de fièvre ni signes systémiques notamment digestifs. Le bilan biologique était sans particularités. L’examen histologique d’une biopsie cutanée montrait un décollement bulleux sous épidermique sans nécrose kératinocytaire associé à un infiltrat dermique riche polynucléaires neutrophiles formant des abcès papillaires. L’immunofluorescence directe trouvait des dépôts linéaires d’immunoglobulines de type A au niveau de la jonction dermo-épidermique conduisant au diagnostic de dermatose IgA linéaire (DIGAL). Une enquête de pharmacovigilance utilisant la méthode d’imputabilité française avait conclu à une imputabilité plausible de l’amoxicilline. Un traitement par diaminodiphénylsulfone (Dapsone®) à la dose de 2mg/kg/jour a permis une résolution rapide de l’affection. La durée totale du traitement était de deux mois. Aucune rechute n’était observée (deux mois de recul).
Discussion |
Les DIGAL iatrogènes sont significativement moins nombreuses que les formes idiopathiques. La vancomycine est le médicament le plus souvent impliqué. Des cas isolés de DIGAL induite par l’amoxicilline ont été rapportés. La présentation clinique est classiquement sévère pouvant reproduire un tableau de nécrolyse épidermique toxique où l’atteinte muqueuse retrouvée chez notre est un marqueur de sévérité. Notre cas soulève des questions quant au rôle des agents infectieux et du terrain sous-jacent dans la survenue de la DIGAL en présence d’un médicament potentiellement inducteur.
Conclusion |
L’hypothèse d’une origine médicamenteuse doit être évoquée devant toute DIGAL. De nouvelles observations de ce type permettront d’établir des critères diagnostics standardisés.
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Vol 42 - N° S1
P. A139-A140 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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