Consommation de soins des patients BPCO en France et au Royaume-Uni entre 2008 et 2017, et coûts associés - 09/06/21
Résumé |
Contexte |
Le Royaume-Uni (UK) présente des taux de mortalité et d’hospitalisation pour Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) plus élevés que ceux de la France. Ces différences pourraient être dues à des différences de prise en charge : le but de cette étude était de décrire la consommation de soins des patients BPCO et les coûts associés dans les 2 pays.
Méthode |
Il s’agissait d’une étude transversale répétée chaque année entre 2008 et 2017, réalisée pour la France sur l’Échantillon Généraliste de Bénéficiaires (EGB), et pour le UK sur la base du Clinical Practice Research Datalink (CPRD). Les patients, âgés de 40 ans ou plus, ont été inclus chaque année, identifiés par une hospitalisation pour BPCO ou par la prise de bronchodilatateurs (LABA, LAMA, association fixe [AF] LABA/ICS, AF LABA/LAMA) sur 3 trimestres consécutifs. Nous avons décrit, pour chaque année d’étude :
– les caractéristiques socio-démographiques, le nombre d’exacerbations sévères (hospitalisations) et les comorbidités ;
– a consommation de soins et les coûts associés en termes de visites médicales, hospitalisations, et types de médicaments dispensés.
Résultats |
L’âge moyen des patients BPCO était stable dans le temps et légèrement plus élevé au UK (71 ans) qu’en France (67 ans) ; il en était de même pour la proportion d’hommes dans la population (UK : 51 %, France : 53 %). Le taux de mortalité des patients était stable au cours du temps, et légèrement plus élevé au UK (3 %) qu’en France (2 %). Dans les 2 pays, le diabète était la comorbidité la plus fréquente et sa prévalence augmentait au cours du temps en France (14 % en 2008, 17 % en 2017) alors qu’elle restait stable au UK (∼12 %). Le taux d’exacerbations sévères était plus élevé au UK qu’en France et il augmentait au cours du temps (de 4 % à 6 % en France, et de 12 % à 28 % en Angleterre de 2008 à 2017). En 2008, le taux d’hospitalisations toutes causes était plus élevé au UK (39 %) qu’en France (30 %) et il augmentait entre 2008 et 2017 au UK (59 % en 2017), alors qu’il restait stable en France. Le taux de passages aux urgences était aussi plus élevé au UK, et il augmentait plus fortement au cours du temps qu’en France (de 27 % à 45 % au UK, de 11 % à 16 % en France de 2009 à 2017). Alors que le taux de visite chez le médecin généraliste était similaire entre les 2 pays en 2008 (∼96 %), il a fortement chuté entre 2008 et 2017 au UK (78 %), alors qu’il est resté stable en France durant la même période. Les dispensations d’ICS/LABA en AF ont fortement augmenté au UK entre 2008 et 2017, mais restaient toujours plus élevées en France (70 % vs 58 % en 2017). Les dispensations de corticoïdes oraux étaient plus fréquentes en France (45 %), mais elles ont beaucoup augmenté au UK (de 25 % à 39 %) alors qu’elles sont restées stable en France entre 2008 et 2017. Les coûts associés à la prise en charge de la BPCO augmentaient dans les 2 pays entre 2008 et 2017. Les coûts les plus importants en France étaient ceux des traitements, alors qu’au UK, les coûts des visites étaient les plus élevés.
Conclusion |
Nous avons mis en évidence des différences de profils et de pratiques dans la prise en charge de la BPCO en France et au UK, qui pourraient en partie expliquer les différences observées entre les 2 pays en termes de mortalité et d’hospitalisation, malgré la difficulté à identifier des populations de sévérité comparable. Ces résultats seront statistiquement comparés ultérieurement, afin de pouvoir tirer des conclusions plus robustes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 69 - N° S2
P. S93 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.