Analyse coût–efficacité de la chirurgie thoracique robotique (RATS) versus thoracotomie dans le cancer du poumon. Étude sur données du SNSD appariées à la base nationale EPITHOR - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
En France, le cancer bronchique reste la première cause de mortalité par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme (resp. 22 761 et 10 356 décès en 2018). Pour les cancers bronchiques de stades précoces, le traitement de première intention est la chirurgie de résection pulmonaire associée à un curage ganglionnaire médiastinal, et la voie d’abord de référence est la thoracotomie. Depuis de nombreuses années, la chirurgie thoracique mini-invasive s’est considérablement développée dans les pays occidentaux. L’arrivée récente de la chirurgie robotique (RATS) comporte l’avantage de lutter contre les inconvénients de la chirurgie thoracique, en permettant aux patients de récupérer plus rapidement tout en traitant correctement son cancer bronchique (diminution des complications respiratoires postopératoires, de la durée de séjour, de la mortalité postopératoire, plus grande proportion de sorties à domicile), mais au prix de durées opératoires significativement plus longues. En France, cette technologie se diffuse sans bénéficier de véritables études de bon niveau de preuve et sans aucune valorisation spécifique. Il n’existe aucune donnée d’efficience de cette chirurgie dans le contexte de soins français, ni de données recensant les différences de parcours clinique et de recours aux soins des patients opérés par chirurgie robotique comparativement aux autres types de chirurgie dans le cancer du poumon. La chirurgie robotique s’inscrit pourtant dans un projet important de parcours patients qui va totalement bouleverser les pratiques. Ces différents constats incitent à réaliser une première étude médico-économique française évaluant le rapport coût–efficacité à trois ans de la chirurgie robotique comparativement à la thoracotomie, dans le traitement du cancer du poumon, selon la perspective de l’Assurance maladie et des établissements hospitaliers.
Méthodes |
La discipline de chirurgie thoracique possède une base nationale de données (EPITHOR), qui sera couplée aux données en vie réelle issues du SNDS. La base EPITHOR permettra d’identifier les patients selon le type de chirurgie (2536 chirurgies robotiques et 22 306 par thoracotomies depuis 2015) et d’obtenir la classification TNM. La base du SNDS permettra de récupérer l’ensemble des données du parcours de soin à trois ans et le statut vital du patient. Ces bases seront appariées via un chaînage probabiliste. La comparabilité des groupes de patients sera assurée à l’aide d’un score de propension à haute dimension. Le coût moyen des séjours hospitaliers initiaux sera estimé en prospectif, par microcosting. Les réadmissions et autres prises en charge seront identifiées dans le SNDS et valorisées via l’ENC pour les séjours, via les remboursements pour les soins de ville. L’ensemble des coûts et des résultats seront actualisés, comparés entre les deux stratégies, puis rapportées aux données de décès. La survie brute des patients décédés à trois ans sera estimée (Kaplan–Meier). Les ratios différentiels s’accompagneront des IC95 % et des courbes d’acceptabilité.
Résultats |
Les résultats attendus permettront d’évaluer l’efficience de la RATS versus la thoracotomie, exprimé en termes de coût par année de vie gagnée supplémentaire à trois ans.
Conclusion |
L’utilisation des données du SNDS permettra d’apporter des réponses pragmatiques en termes de conséquences cliniques et de consommations de soins. Cette étude apportera des données indispensables aux décideurs publics pour juger de la nécessité de revaloriser la chirurgie robotique du cancer bronchique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Coût–efficacité, SNDS, Chirurgie thoracique, Robot, Thoracotomie
Plan
Vol 69 - N° S1
P. S27 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.