Inhalation de fumées d'incendie - 10/05/21
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Résumé |
Les fumées d'incendie en milieu urbain possèdent une toxicité systémique et pulmonaire. L'une peut survenir sans l'autre. Leur association à des brûlures cutanées assombrit le pronostic. Les données expérimentales et cliniques réunies montrent que des gaz toxiques autres que le monoxyde de carbone (CO), tels que l'acide cyanhydrique et les gaz halogénés autres que le chlore et ses dérivés comme l'acide borique gazeux et, dans une autre classe, les fumées de zinc, pour les gaz irritants, méritent d'être pris en compte. Il est nécessaire d'envisager une vue plus élargie de la toxicité des fumées d'incendie qu'en résumant celle-ci à quelques molécules alors qu'environ 150 composés organiques volatils ont été identifiés dans le sang des victimes sans que leur rôle pathogène ait été évalué. Lors des feux, il existe deux périodes : une période de combustion, d'oxydation exothermique des matériaux, suivie, lorsque la température atteinte est suffisamment haute, d'une sublimation des corps solides en gaz en milieu anaérobie avec réarrangements moléculaires induits par les très hautes températures atteintes dans le foyer, sans oxydation cependant. Toutes les toxicités connues induisent un effet de rétrocontrôle positif, véritable cercle vicieux dont l'issue rapide est le décès sur les lieux de l'incendie. Il a été mis en évidence non pas une synergie, mais seulement une additivité de la toxicité des gaz. Les suies, phase particulaire, ont une toxicité propre mal comprise. L'inhalation de fumée est à l'origine non seulement d'une maladie aiguë pouvant engager le pronostic vital, mais également d'une maladie chronique capable d'engager le pronostic fonctionnel par les séquelles neurologiques ou respiratoires qui en résultent. L'hydroxocobalamine améliore le pronostic de l'intoxication cyanhydrique. Une attention à des éventuels effets rénaux mérite d'être portée dans cette situation extrêmement complexe sur le plan toxicologique et de réanimation par le nombre des toxiques en jeu et la gravité des défaillances d'organes. Les progrès accomplis portent sur la prise en compte de la gravité de l'intoxication cyanhydrique qui est maintenant traitée et surtout sur la prévention avec la diffusion tardive en France des détecteurs de fumées. Il existe une recherche expérimentale active pour traiter les brûlures pulmonaires chimiques qui décuplent la mortalité des brûlures cutanées. Malgré des résultats prometteurs, aucun passage à l'homme de ces traitements potentiels n'a été effectué. L'intérêt des corticoïdes reste discuté à la lumière des données expérimentales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Fumées d'incendie, Monoxyde de carbone, Cyanure, Composés organiques volatils, Oxygène, Hydroxocobalamine
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