Usages de prégabaline au sein d’une file active de CSAPA : état des lieux préliminaire - 10/04/21
Résumé |
Introduction |
Les signaux d’addictovigilance portant sur la prégabaline se sont accentués depuis 2018, avec une hausse des notifications des mésusages de ce médicament [1 ]. Afin d’estimer la prévalence et d’évaluer les modalités d’usage de prégabaline au sein de leurs files actives respectives, 2 Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie hospitaliers (CSAPA) ont conduit une enquête rétrospective et descriptive auprès de leurs patients.
Méthodes |
Du 9 au 30 avril 2020, tout patient ayant bénéficié d’une consultation en addictologie ou d’une délivrance de médicament de substitution aux opiacés s’est vu proposer un questionnaire relatif à la prégabaline. Administré par un professionnel de santé, ce questionnaire visait à évaluer le niveau de connaissance, la fréquence de consommation et l’existence de critères évocateurs de mésusage comme le mode d’obtention et la nature des effets recherchés. Parallèlement au questionnaire, un dépistage urinaire de prégabaline était ajouté au panel de toxiques habituellement recherchés dans le cadre d’une prise en soins classique.
Résultats |
144 patients ont été inclus sur la période, parmi lesquels 24 (16,6 %) déclaraient connaître la prégabaline, 16 (11,1 %) être consommateurs tandis que 10 (7 %) présentaient un ou plusieurs critères évocateurs de mésusage, concernant le mode d’obtention (n=9) : obtention tout ou partie par achat sur le marché parallèle (n=7) ou par don (n=2) et/ou concernant les effets recherchés (n=9) : recherche d’effet stimulant et/ou de mieux-être (n=5), de gestion du manque ou réduction de la consommation d’opiacés (n=2), de défonce (n=1) ou encore de sevrage des benzodiazépines (n=1). Une majorité de ces 10 patients faisait enfin état d’une consommation qualifiée d’occasionnelle (n=8). Aucun des dépistages urinaires pratiqués n’était positif à la prégabaline.
Discussion |
Malgré le faible effectif, nous retrouvons ici plusieurs des caractéristiques pointées par l’analyse des données d’addictovigilance françaises comme internationales [2 , 1 ] : un moyen d’obtention illégal, la recherche d’effets psychoactifs ainsi que la notion d’une utilisation visant à gérer celle des opiacés/opioïdes. Ce premier état des lieux nécessite d’être affiné sur un effectif plus large.
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Vol 76 - N° 2
P. 176 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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