L’anémie ferriprive gravidique constitue un problème de santé publique auquel se trouvent confrontées en premier lieu les sages-femmes (SF). En raison de ses répercussions materno-fœtales, un traitement est nécessaire. Le fer oral est la principale option thérapeutique proposée. Malgré l’existence de recommandations nationales et internationales il n’y a pas de consensus sur les modalités d’utilisation. L’objectif principal de cette étude était d’analyser pour la première fois les pratiques des SF relatives au traitement de l’anémie ferriprive gravidique par fer oral.

Nous avons mené une étude observationnelle transversale descriptive auprès d’un échantillon de SF du département de la Gironde à l’aide d’un questionnaire.

Nous avons recueilli 85 questionnaires complets de la part de SF libérales ou salariées. Les posologies de fer prescrites et les durées de traitement semblaient le plus souvent insuffisantes. L’acide folique et la vitamine C étaient fréquemment associés au fer oral. Le contrôle biologique de l’efficacité du traitement a été majoritairement réalisé à un mois par un hémogramme et un dosage de ferritine. Les précautions d’emploi du fer oral données par les SF et les actions face à une inefficacité ou une intolérance digestive du traitement sont cohérentes et similaires à la littérature. Une partie des SF ne se base sur aucune recommandation.

La plupart des SF de cet échantillon avait une pratique en cohérence avec diverses recommandations nationales bien qu’il n’existe pas d’algorithme thérapeutique précis permettent de les guider de façon adéquate. Des études de plus grande envergure sur la prise en charge de l’anémie ferriprive gravidique par les professionnels de santé et une harmonisation des pratiques sont nécessaires.

Iron deficiency anemia represents a public health issue which is usually managed by midwives. Because it is associated with maternal and fetal risks, a treatment is warranted. Oral iron represents the main option for treating this condition. Despite the existence of national and international guidelines no consensus about its modality of use has emerged so far. The primary objective of this study was to analyze midwives’practice with regards to iron deficiency anemia treatment using oral iron formulations.

We conducted an observational and descriptive cross-sectional in a sample of midwives from the Gironde administrative region using a questionnaire.

We obtained 85 questionnaires from midwives working in private or public health facilities. Doses of iron and duration of treatment seem insufficient for a majority of responders. Folic acid and vitamin C are often associated with oral iron. Most midwives assess the efficacy of oral iron at one month with hemoglobin and ferritin levels. A significant fraction of these midwives shares similar practices which are in good accordance with the literature such as patient counselling with regards to drug intake, management of gastrointestinal side effects and inefficacity of oral iron. Noticeably, some of these midwives don’t follow any guidelines.

The majority of participants demonstrated practices in accordance with various national guidelines although no precise therapeutic algorithm is available as reference. Larger studies on the management of iron deficiency anemia in pregnancy by health professionals and harmonization of practices are necessary.