Le but de cette étude rétrospective était d'étudier le comportement de l'os au contact d'implants recouverts d'hydroxyapatite au recul de douze ans et notamment sa résistance à l'agression des débris d'usure du polyéthylène. L'étude porte sur 115 patients chez qui ont été mises en place de façon continue en 1989, 120 prothèses Corail™ pour coxarthrose primaire. Douze ans après, 27 patients étaient décédés 5 contactés par téléphone et 3 perdus de vue laissant pour l'étude 80 patients (85 arthroplasties) qui ont tous été revus et radiographiés. Les résultats cliniques étaient satisfaisants avec un gain moyen selon le score de Merle d'Aubigné de 8,94 points à douze ans. Aucune tige ne s'était descellée et aucune n'a été changée. Les résultats radiographiques retrouvaient une usure moyenne du polyéthylène de 0,11 mm par an (1,34 mm à douze ans). La présence de granulome au niveau du fémur n'a été observée que sur les zones proximales (zone I 14 % et zone VII 2 %). Il a été retrouvé 42 % de remodelage du calcar. Le taux de survie de l'implant fémoral dans cette série était de 99,1 % [97,2-100] à douze ans de recul. Les implants sans ciment totalement recouverts d'hydroxyapatite apparaissent donc fiables sur le long terme. L'hydroxyapatite forme une barrière à la migration des débris de polyéthylène qui semblaient contenus au recul de douze ans en proximal, et ne descendaient pas le long du fourreau de ciment. Le maillon faible reste le polyéthylène avec ses débris d'usure responsable d'une activation macrophagique et de l'ostéolyse. L'amélioration sur le long terme des arthroplasties recouvertes d'hydroxyapatite passe donc par une amélioration des couples de frottement.

Cementless hydroxyapatite-coated total prostheses have proven their reliability for more than twenty years. The intimate contact between the receiver bone and the implant allows “union” between the inert and living material. Osteointegration is maintained over time. The purpose of this work was to study the long-term reaction of femoral bone to wear debris after insertion of cementless hydroxyapatite implants.

One hundred twenty implants constituted a continuous series of total hip arthroplasties performed since 1989 for primary joint degeneration in patients followed for at least twelve years. The same femoral implant totally coated with hydroxyapatite was used for all patients in combination with a metal cup and a polyethylene insert. Twelve years later, twenty-seven patients had died, five were contacted by telephone, and three were lost to follow-up, giving a study population of 85 total hip arthroplasties with complete review and radiographic data. Clinical and radiological findings are reported with a measure of polyethylene wear and femoral bone behavior in contact with femoral implants.

At twelve year follow-up, there were no cases of implant loosening. Clinical outcome was satisfactory, 90% of the hips were pain free. Radiologically, mean polyethylene wear was 0.1 mm per year with calcar changes (zone VII) in 27% and trochanter changes (zone I) in 14%. There was no evidence of osteolysis extension or granuloma formation in the shaft zone. Implant survival at twelve years was 99.1% (97.2-100%).

Hydroxyapatite-coated cementless implants resist well to polyethylene wear debris. At twelve years, osteolysis caused by macrophage activation remained limited to zones I and VII. There appeared to be an intimate plug between the implant and the living bone preventing wear debris migration along the implant as was visualized along the entire length of the implant. Polyethylene wear was however real and the risk of osteolysis remains a threat to implant stability. Improved survival of hydroxyapatite-coated total hip implants will thus depend on improvements in the weight-bearing couple.