Les principales infections nosocomiales (IN) représentent un danger particulièrement prégnant en réanimation, où les patients sont fragiles et exposés à de nombreux dispositifs invasifs. Les principaux sites exposés au risque infectieux sont le poumon, notamment dans le cadre des pneumonies acquises sous ventilation mécanique, les infections urinaires et les infections de cathéters. Leurs fréquences et leurs gravités potentielles rendent leurs préventions impératives. Cette prévention passe par une connaissance précise des facteurs impliqués dans leur survenue. Elle repose sur trois éléments principaux : 1. les mesures générales, incluant le dépistage des agents de sensibilités diminuées, l'éducation et le respect des règles d'hygiène, la limitation de l'exposition aux dispositifs invasifs ; 2. l'usage raisonné des antibiotiques ; 3. les mesures spécifiques liées aux foyers potentiels (prévention de la transcolonisation et des inhalations sous-glottiques, pansements imprégnés d'antiseptiques pour les cathéters, etc.). La rigueur dans la mise en œuvre et l'évaluation régulière de ces mesures, la connaissance de l'écologie régionale du service et la mise à jour régulière des recommandations, notamment concernant les méthodes de bénéfices actuellement incertains (probiotiques, décontamination digestive, etc.), ont permis au cours des dernières années une diminution considérable de l'incidence des IN, qui restent cependant un domaine dynamique où l'évolution des risques liés aux techniques, des agents pathogènes et du terrain des patients sont en perpétuelle évolution.