Décubitus ventral chez des patients Covid-19 non intubés avec une insuffisance respiratoire aiguë - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
En réanimation, les séances répétées et prolongées de Décubitus Ventral (DV) diminuent la mortalité des patients sous ventilation mécanique atteints d’un Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë (SDRA) sévère. L’utilisation précoce du DV chez les patients COVID-19 non intubés pourrait être utile pour améliorer l’oxygénation et prévenir les transferts en unités de réanimation. L’objectif de l’étude était d’évaluer la faisabilité, l’efficacité et la tolérance du DV en dehors de la réanimation chez des patients vigiles atteints de COVID-19.
Méthodes |
Cette étude prospective, monocentrique (Hôpital Aix-en-Provence) a été menée du 27 mars au 8 avril 2020 chez des patients hospitalisés pour COVID-19 en insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante requérant une supplémentation en oxygène sans nécessiter une mise sous ventilation mécanique. Des gaz du sang artériel ont été réalisés juste avant la séance de DV, pendant le DV, et 6 à 12heures après le retour en décubitus dorsal. Le principal critère de jugement était la proportion de patients qualifiés de « répondeurs au DV » (augmentation de la [Pao2] ≥20 % entre avant et pendant le DV). Les critères de jugement secondaires comprenaient notamment l’évolution de la PaO2 avant/pendant et après la séance, la faisabilité et la tolérance du DV.
Résultats |
Un total de 88 patients atteints de COVID-19 ont été admis au cours de la période. Parmi les 25 éligibles, 24 ont accepté de participer. Parmi eux, 15 (63 %) ont toléré une séance de DV ≥ 3heures. Six patients étaient dits « répondeurs au DV », représentant 25 % des 24 patients inclus et représentant 40 % (6/15) des patients ayant soutenu le DV pendant 3heures ou plus. Trois patients étaient des « répondeurs persistants ». Chez les 15 patients qui ont maintenu le DV pendant 3heures ou plus, la PaO2 est passée d’une moyenne de 73,6 (SD, 15,9) mmHg avant DV à 94,9 (SD, 28,3) mm Hg pendant le DV (différence 21,3 [IC 95 %, 6,3–36,3] mm Hg; p=0,006). Aucun des patients inclus n’a présenté de complications majeures.
Conclusion |
Cette première étude de DV en ventilation spontanée chez des patients atteints de COVID-19 montre la faisabilité de la technique, notamment hors de la réanimation, et l’amélioration significative mais transitoire de l’oxygénation après une première séance de DV. D’autres études plus larges et évaluant l’effet de séances répétées de DV sur des critères cliniques sont nécessaires afin de définir la place et les modalités du DV en ventilation spontanée dans la prise en charge de la COVID-19.
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Vol 13 - N° 1
P. 24-25 - janvier 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.